Round 2 [Yutaro]

Voilà de cela quelques jours que Ten avait repris le rythme normal des cours. Il pouvait se rendre en cours sans ressentir de vives douleurs soudaines. C’était assez agréable. Seulement, une seule chose lui manquait : le basket. Car oui, les médecins lui avaient formellement interdit de pratiquer un sport. C’était, disaient-ils, dangereux pour le bon rétablissement de son corps meurtri. La mine boudeuse, le fils du Ministre entra dans le hall de Tokyo Gakuen.

Qu’elle ne fut pas sa surprise quand il heurta malencontreusement une jeune demoiselle. Et quelle demoiselle ! Ten s’apprêtait à présenter ses excuses quand il croisa le regard de la Missy Hina Satomi. Aimablement, il lui adressa un sourire, joignant à sa joie quelques excuses. Ils échangèrent quelques banalités, aux yeux de tous, qui se montraient étonnés que Ten Kosuke se permette des familiarités avec la Missy. Le jeune homme haussa les épaules, au grand damne des curieux. Retour à la « normalité ».

Il était content de retrouver une tête familière et agréable. Il se remémora sa première rencontre avec la jeune héritière Satomi. Il en rit même, se souvenant de la conclusion de sa « confrontation » avec les quelques gêneuses.

Petit à petit, Ten se fit aux regards emplis de curiosité des passants. Après tout, on était dans une micro société, qui ne reposait que sur le regard sur l’intimité, la convoitise, les complots. Rien de quoi l’effrayer plus que d’habitude.

Toutefois, le jeune homme sentit bientôt un regard plus gênant. Un léger frisson le parcourra. Ce regard le dérangeait, mais il ne savait pas d’où il venait, et qui le provoquait. Il était bien plus que gênant. Poignant, transperçant et légèrement terrifiant. Une mauvaise impression s’empara de lui. Cherchant des yeux qui pouvait être à l’origine de tout cette agitation à l’intérieur de lui, Ten balaya le hall du regard. S’attardant peu sur les détails et les quelques « groupies », il repéra bientôt l’objet de tout ça.

Il fronça légèrement les sourcils. A ce moment précis, il n’écoutait plus vraiment son interlocutrice. Yutaro Okamoto. Ten serra les poings et salua la Missy :

« Sumimasen, Satomi. »

Okamoto esquissait déjà un pas vers eux, mais Ten le devança et s’avança prestement vers celui à qui il devait rendre des comptes. Le Trésor se tenait dans l’ombre, et par conséquent, les élèves ne le voyaient pas. Aussi, quand le jeune homme se dirigea vers lui, personne ne sut pourquoi. Une fois arrivé à mi-hauteur, il ralentit pour enfin s’arrêter complètement.

« Je crois qu’on a des choses à se dire toi et moi. »

Il vit le « Prince » acquiescer lentement. Affirmant à son tour ses propres mots, Ten passa devant le Trésor et s’engouffra dans les couloirs. Ce qu’il cherchait, c’était un lieu tranquille, où les élèves ne viendraient pas les déranger ou alors les observer, tout simplement. Tout en marchant, il réfléchissait aussi à leur futur « entretien ». Comment tout cela allait-il se terminer ? Une chose était sûre, Ten voulait mettre les choses à plat, sans provoquer de scandale. Est-ce que le Prince l’accepterait aussi ?

Le silence était palpable entre les deux. On entendait uniquement le bruit de leur pas, sur le sol marbré. Ten n’était pas du genre à chercher les ennuis, encore moins à les provoquer. Alors, comment avaient-ils fait pour arriver à de telles extrémités ? La jalousie du Trésor ? Car oui, Ten avait bien perçu de la jalousie, dans ce regard haineux à son égard. Pourquoi était-il si jaloux ? Parce qu’il passait du temps avec le Trésor Hitoshi Fukada ? C’était vraiment ridicule. Une dispute d’enfants, rien de plus. Et pourquoi le Trésor Shohei Kimura s’était-il senti impliqué dans l’affaire ? Parce qu’Hitoshi se sentait mal et qu’il avait cru bien faire en cognant sur l’objet de sa peine ? Stupide, une fois de plus, de réagir avec les poings. Ces Rokou Takara, que tous respectaient, n’étaient en fait que des enfants où on aurait placé dans leurs mains, les objets de la puissance.

Ses pas le guidèrent dans les vestiaires, où se situaient les casiers. La brusque similitude de leur première altercation, et leur future explication le heurta de plein fouet. Et si Okamoto décidait de riposter en appelant les élèves de Tokyo Gakuen ? Ten soupira. Navrant.

« J’aimerais savoir ce qu’il t’a prit ? »

Pourquoi tourner autour du pot ? Tous les deux savaient très bien la raison de leur discussion. Ten se retourna vers Okamoto. Se visage se durcit.

« Tu réalises à quel point tu as agi comme un enfant de dix ans ? Toi qui te dis être le Prince de ses lieux, tu n’en a pas moins que le caractère méprisant et capricieux. »

Les cours venaient à peine de commencer à Tokyo Gakuen et déjà l'ennuie y régné. Le jeune Okamoto marché de long en large dans les couloirs du lycée d'un pas nonchalant sans pour autant être négligé. Sa démarche fit plaquer tout les èléves, qui se trouvaient sur son chemin, contre un mur afin de laisser le plus grand espace au Prince de ces lieux. Il aimait particulièrement cette façon dont les èléves donné intérêt à son éxistance. Ne privant guère les autres de la vue sublime qu'était Yutaro, il souriait faussement à certaines filles -voir groupie. À les voir comme cela, on aurait dit qu'elles avaient une divinité devant eux ce qui pouvait être le cas voyant le sourire en coin qu'avait le jeune Okamoto à cette pensée.

Cependant ses pas se ralentirent et alla se caller contre un mur dans l'ombre pour aperçevoir ce qui se propageait devant lui. Hina ... Elle se tenait là, à quelques mêtre de lui, sans l'aperçevoir, regardant et avançant sans trop vraiment savoir où elle allait. Ce qu'elle fit le faisait sourire. Yutaro aimait la regarder alors qu'elle ne voyait pas qu'on la regardé. Il aimait "l'épier" sans trop se prendre pour un "psychopate". Soudain, sa vue se fut gâchée et son sourire s'enleva en aperçevant un jeune garçon, d'assez grande taille à l'aspect complétement rêveur, bosculer Satomi. Tout deux se regardèrent et se sourirèrent. Le Trèsor ferma son poing et le serra lorsqu'il vit enfin de qui il s'agissait. Ten Kosuke. Comment cela se faisait-il qu'ils se parlèrent comme de bon amis en parfait accord. Néanmoins, il senti que Kosuke se sentait comme ... Regardé, épié ou encore fusillait du regard. Le Takara sourit à cet effet.

Les couloirs se firent de plus en plus désert jusqu'au moment où le fils du ministre trouva qui le fixait ainsi. Il se congédia d'Hina et alla à la rencontre du Prince qui ne tarda pas à lui aussi quitter son mur. Mais les pas de Kosuke se firent plus rapide et il arriva avant même que le Rokou Takara n'ait fait six pas.

Je crois qu’on a des choses à se dire toi et moi.

Acquiesçant lentement, il affirma ce que Ten disait. En effet, ils avaient tout les deux quelques choses à régler. Mais cela, sans l'aide de gros bras, juste des mots et tout deux savaient qu'ils étaient doué pour la parole. Entrainant ainsi Yutaro dans sa marche, Kosuke passa devant lui cherchant un endroit calme. Ici c'était le pire à chercher alors le Trésor laissa Ten le guider vers cet endroit calme.

Les vestiaires. Yutaro hossa les épaules regardant l'état des lieux. Propres, calme, personne juste eux deux, pas pal trouvé pour leur "confrontation".

J’aimerais savoir ce qu’il t’a prit ?

Pourquoi n'allait-il pas à source même? Le jeune Okamoto fronça les sourcils voyant que Kosuke se retourna qui durçit son visage de laissant aucune chance au Prince de sans sortir sans quelques blessures mentale.

Tu réalises à quel point tu as agi comme un enfant de dix ans ? Toi qui te dis être le Prince de ses lieux, tu n’en a pas moins que le caractère méprisant et capricieux.

Le concerné des ces dires se braqua encore plus. Comment pouvait il oser dire de telles absurdités pareille? Qu'il pouvait être méprisable avec ces paroles crachées à la figure du Trèsor. Ne laissant même le temps à Kosuke de renchérir, le jeune Okamoto fixa fermement son interlocuteur et poursuiva par ses paroles d'un ton sec.

Alors toi tu manque pas du culot pour me dire ça en face! Tu dis que je suis méprisant alors que toi tu n'est pas mieux. Si tu crois que je vais te laisser me descendre comme ça tu peux compter toujours courir.

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Oui, courir, Kosuke ne pouvait plus pratiquer ça vue l'état de ses blessures, du moins, il mettra du temps à reprendre son rythme normal. S'avançant prêt de Ten, il s'arrêta ensuite arrivé sa hauteur le sourire toujours aux aguets.

Et tes blessures ... Ça va? Pas trop mal? Tu peux toujours pratiquer le sport ou non? Demo ... Ça ne t'interessait pas le sport non? De toute façon tu l'as bien mérité. Si j'ai fait ça c'est pour que tu comprennes à quel point tu m'as humilié toi qui n'existait même pas dans sa vie. Toi qui m'as prit ce que j'aimais le plus. Tu n'est qu'un fumier !

Après ces mots, le Trésor poussa violement Ten qui tomba dos à un banc. Les yeux du Takara montrait de la haine envers Kosuke car oui, il lui avait tout volé. Le fait qu'il lui ai volé Hitoshi ne le faisait pas quitter son calme, mais c'était plutôt le fait qu'il ai réussi à faire disparaitre Yutaro de sa tête. S'asseyant sur le banc voisin de Kosuke, il le regarda grimaçait de douleur. La haine avait encore prit le dessus et il ne l'avait pas suivit pour se défouler sur lui qui était déjà bien amoché depuis leur dernière rencontre. Calmant peu à peu son énervement, le jeune Okamoto souffla regardant le plafond.

Dis moi ... Qu'est-ce que tu as plus que moi? C'est vrai que Fukada est idiot mais je pensais pas à ce point là ... Si je t'ai fait ça eh bien c'est juste que je suis jaloux... Jaloux de vos, votre bonheur à tout les deux. En un claquement de doigt tu as réussi à lui faire oublier ma précense, du moins à la rendre moins intéressante que la mienne. Mais c'est pas pour cela que je vais te laisser me traiter de gamin parce que tu n'en ai pas moins que moi. Je te hais et te déteste. Et ça, ça ne changera pas.

Le calme régnait à présent dans les vestiaires. Les mots suffisait pour que Kosuke comprenne ce qui se tramait dérrière la tête du Takara. Pourquoi s'en était il prit à Ten par les poings? Ce n'était pas du tout son genre de régler ses comptes par les poings. Le jeune Okamoto se leva et attrapa le bras de Kosuke pour le relever violement.

Jamais je ne m'excuserais de ce que j'ai fait demo ... Je ne vois pas pourquoi je ne te relèverais pas alors que tu es entrain de gesticuler comme un molusque sur ce banc pour te relever sans avoir mal. Tu sais seulement qu'il ne faut pas se frotter à Hitoshi de trop près mais à présent, il t'a choisi, tu lui manque, quand je suis avec lui il ne me parle que de vous, quand on se dispute il s'enfuit et jure qu'il va aller te voir afin de trouver la paix. Fukada était plus important que quiquonque. Et si votre dispute paraissait à l'origine du carton rouge c'était tout simplement faux, j'en ai juste profité pour que tu t'en prennes. Mais ça s'est retourné contre moi.

Mordant ses lèvres, Yutaro savait qu'il en avait trop dit. Ten le regardait avec une insistance qui dévoilé qu'il voulait essayer de le comprendre. Lachant son bras, il s'asseyant sur le même banc que Kosuke et regarda le par terre. S'il voulait savoir et bien qu'il se manifeste. Mais l'envie de tôt lui déballer se logé dans sa tête, mais pourquoi? Il ferma les yeux violement et entendit la bouche de son interlocuteur s'ouvrir afin de parler à son tour. Le coupant maladroitement, le Takara se tourna violement vers son regard et insista dans ses yeux.

Je pensais qu'il t'avait oublié mais non, rien a faire ... Ten, Ten et toujours Ten. Tu es si ... Méprisable.

Se visage se durcit encore. Jamais, il ne lui parlera gentiment. Non, jamais il ne voudra. Il l'avait déjà remarquer, à toujours parler aux autres, rire avec eux avec une telle facilitée c'était à s'en mordre les doigts. Kosuke le parfait. Foutaise ! Jamais il ne serait parfait. Jamais il ne dépassera Yutaro ni même volera ce qu'il aime le plus.

« Alors toi tu manques pas du culot pour me dire ça en face! Tu dis que je suis méprisant alors que toi tu n'es pas mieux. Si tu crois que je vais te laisser me descendre comme ça tu peux toujours courir. »

Incroyable. Okamoto ne cesserait donc de rejeter la faute sur les autres. A croire que tout le monde était responsable de ses débordements. Il était bien temps de lui montrer qu’il était homme, et donc responsable.

Okamoto s’avança plus près de Ten. Ce comportement ne présageait rien de bon. Car il le savait, une fois lancé, le Prince ne s’arrêtait pas en si bon chemin. Et pour lui, tous les coups étaient permis. Le sourcil du jeune homme s’arqua en une expression suspicieuse.

« Et tes blessures ... Ça va? Pas trop mal? Tu peux toujours pratiquer le sport ou non? Demo ... Ça ne t'intéressait pas le sport non? De toute façon tu l'as bien mérité. Si j'ai fait ça c'est pour que tu comprennes à quel point tu m'as humilié toi qui n'existait même pas dans sa vie. Toi qui m'as pris ce que j'aimais le plus. Tu n'es qu'un fumier ! »

Voilà autre chose. Le fils du Ministre leva les yeux au ciel, montrant physiquement son ennui. Okamoto ne savait-il s’attaquer qu’en portant les coups les plus bas ? Oui, Ten était condamné à ne plus pratiquer de sport pendant un moment – en espérant pouvoir le refaire un jour. Oui, il n’était plus en grande forme physique. Mais ce n’était certainement pas grâce à lui. Shohei Kimura. Tout ça parce qu’une brute écoute un gars plus rusé. Manipulation.

Le Rokou Takara repoussa violemment le jeune homme et ce dernier tomba à côté du banc. Le choc du métal froid et dur, lui lança une vive douleur au dos. Traversant sa colonne vertébrale, elle atteignit trop vite ses séquelles qui peinaient à cicatriser. Mais Ten retint son cri de douleur. Il n’était pas question qu’Okamoto se rende compte de la véracité de ses dires.

« Dis-moi ... Qu'est-ce que tu as plus que moi? C'est vrai que Fukada est idiot mais je pensais pas à ce point là ... Si je t'ai fait ça eh bien c'est juste que je suis jaloux... Jaloux de vous, votre bonheur à tous les deux. En un claquement de doigt tu as réussi à lui faire oublier ma présence, du moins à la rendre moins intéressante que la mienne. Mais c'est pas pour cela que je vais te laisser me traiter de gamin parce que tu l’es autant que moi. Je te hais et te déteste. Et ça, ça ne changera pas. »

A nouveau, le jeune homme, toujours prostré sur le sol, réagit par les yeux. La jalousie, l’envie, la convoitise … Voilà tous les sentiments que le Prince éprouvait à son égard ? Il ne voyait absolument pas pourquoi. Mais à cet instant, la relation des deux Trésors lui parut bien plus complexe et inintelligible que jamais. Avec Hitoshi, Ten avait l’habitude de ne pas se prendre la tête. Car oui, Toshi était un garçon qui laissait aller le cours des choses. De son comportement à l’ouest, le jeune homme en avait retenu une grande décontraction. Mais visiblement, cela n’avait pas été interprété de la même manière par le second ami. Ten se demanda si Okamoto comprenait Hitoshi Fukada, ou s’il ne faisait que se comporter comme un enfant à qui l’on aurait piqué son jouet fétiche.

Coupant court à la tentative de compréhension du jeune homme, le Prince se leva précipitamment, et dans un geste spontané – car, selon lui, jamais Okamoto n’aurait agi de cette façon s’il avait réfléchi – il releva prestement le corps endolori de Ten. Geste qu’il gratifia d’un léger baisement de tête.

« Jamais je ne m'excuserais de ce que j'ai fait demo ... Je ne vois pas pourquoi je ne te relèverais pas alors que tu es en train de gesticuler comme un mollusque sur ce banc pour te relever sans avoir mal. Tu sais seulement qu'il ne faut pas se frotter à Hitoshi de trop près mais à présent, il t'a choisi, tu lui manque, quand je suis avec lui il ne me parle que de vous, quand on se dispute il s'enfuit et jure qu'il va aller te voir afin de trouver la paix. Fukada était plus important que quiconque. Et si votre dispute paraissait à l'origine du carton rouge c'était tout simplement faux, j'en ai juste profité pour que tu t'en prennes. Mais ça s'est retourné contre moi. »

Ah ! Nous y voilà. Le Prince révélait enfin la réelle motivation à ce stupide conflit ouvert, organisé sous une carte rouge. Toute l’école n’était pas obligée de connaitre les états d’âme de leur Prince, et Ten n’était pas obligé d’en payer le prix. Il ne voyait pas ce qu’il avait à faire dans cette histoire grotesque, puisque tout semblait avoir pour point central la seule personne d’Hitoshi. Ten s’était juste trouvé au mauvais endroit … au mauvais moment.

Visiblement, Okamoto avait besoin de parler à cœur ouvert. Mais plus le temps passait, plus il se demandait pourquoi l’avoir choisi lui. Si Okamoto s’était sentit frustré de la présence du fils du Ministre au côté de celui qu’il semblait apprécier plus qu’un ami ne le ferait, ce n’était tout de même pas la faute de Ten. Il n’y était pour rien si Hitoshi trainait avec lui. Le Prince ne savait-il pas faire la part des choses ? Ne pouvait-il pas, tout simplement, aller voir Hitoshi et lui expliquer la situation, à cœur ouvert ? Visiblement non. Okamoto, en Prince du mélodrame, se devait à se tenir dans son rôle de martyre et faire tout un cinéma.

Ten fixa Okamoto dans les yeux, comme il le faisait d’habitude. Rien ne servait de déballer toutes les observations qu’il avait intérieurement faites. Juste dire l’essentiel. Inspirant profondément – pas trop non plus, car la douleur (merci Okamoto) était toujours présente – le fils du Ministre fit face au Prince, bien décidé à dire le fond de sa pensée.

« Tu peux me haïr tant que tu veux, mais je ne suis pas responsable de ce qu’il t’arrive. «

Ten s’éloigna un peu plus, se dirigeant vers la rangée de casiers opposée.

« Les êtres humains ont plusieurs fréquentations à la fois. Et les relations exclusives n’existent pas. Je pensais qu’en tant qu’être humain, t’étais déjà au courant … »

Il soupira. Décidément, ces leçons moralistes ne l’amusaient pas du tout. C’était comme s’il se plaçait au statut sensei, ou alors en tant que parent expliquant la vie à son enfant. Okamoto était très probablement désorienté. Mais ce n’était pas à lui d’en faire les frais. Si Okamoto voulait un coupable … il ne pouvait s’en prendre qu’à lui.

« Hitoshi ne t’a pas oublié. Ce n’est pas parce qu’on traine ensemble, qu’il ne pense pas à toi. Je suis pas Hitoshi pour te dire ça … Mais tu compte pour lui. T’es juste bête de pas l’avoir remarqué. »

Décidément, Ten n’y allait pas de main morte avec le Trésor. Mais pour une fois qu’il pouvait s’exprimer librement, sans que l’autre bulldog se mette en lui planter ses poings. Et puis, Okamoto ne semblait pas aussi hors de lui que la dernière fois. Cette fois-ci, il paraissait plus malheureux. Sans doute avait-il réfléchi et qu’il comprenait la portée de ses actes. Ou alors, il cherchait une âme réconfortante.

« T’en prendre ainsi à moi, ça prouve bien que tu ne comprends personne à part toi. Je te demande pas d’excuses, j’en ai rien à battre. Au final, c’est pas moi le perdant, et tu le sais. »

Tout commençait à l’agacer. Oui, il avait écouté ce qu’avait à dire le Prince. Mais si ce dernier n’était pas prêt à reconnaitre où s’arrête le tolérable … Tant pis pour lui.

Tu peux me haïr tant que tu veux, mais je ne suis pas responsable de ce qu’il t’arrive.

Les êtres humains ont plusieurs fréquentations à la fois. Et les relations exclusives n’existent pas. Je pensais qu’en tant qu’être humain, t’étais déjà au courant …

Hitoshi ne t’a pas oublié. Ce n’est pas parce qu’on traine ensemble, qu’il ne pense pas à toi. Je suis pas Hitoshi pour te dire ça … Mais tu compte pour lui. T’es juste bête de pas l’avoir remarqué.

T’en prendre ainsi à moi, ça prouve bien que tu ne comprends personne à part toi. Je te demande pas d’excuses, j’en ai rien à battre. Au final, c’est pas moi le perdant, et tu le sais.

Perdant dis tu? J'accepte que tu me descende parce que ... Tu en a -après tout- le droit demo ... Perdant est trop fort pour moi. C'est vrai je suis bête, difficile de croire que je suis un être humain n'est-ce pas? M'enfin ... Hitoshi et moi avant tout, tu ne sais pas ce qui s'est passé et je ne te le dirais pas ou peut être que tu devineras pas toi même. Enfin pour tout te dire, j'ai vraiment tout fait pour qu'il ne soit qu'à moi et rien qu'à moi mais rien y fait. Je compte peut être pour lui mais moi ... Moi ce que je veux ... C'est ...

Mais vas-y Ten, je t'en pris, descend moi comme tu en a envie. Après tout ce n'est pas ce que tu voulais? Ce n'est pas ce que tu te disais quand tu m'as emmené ici? Réjouis toi ! C'est la première fois que je me laisserais descendre comme tu le fait. Si je cherche compassion ce n'est certainement pas à toi que je devrais m'en tenir. Si tu crois que tout est facile lorsque tu pense que tu es au sommet de la hiérarchie, que tu peux tout contrôlé et que d'un jour ou l'autre, tu dérape complétement et tu te retrouve tout en bas. L'air de rien tu continue de prouver aux autres que, finalement, rien ne s'est passé ça n'as même pas eu lieux, que rien de ce que tu aurais cru ou même pensé n'arrive.

Enfait c'est moi qui ai partit car j'ai cru qu'il ne reviendrait pas après être partit. Je n'ai même pas cherché à le comprendre ni même te comprendre. Je ne pense qu'à moi c'est vrai mais je lui avais crié que je changerais ...

Il est temps que tu comprennes que je ne ne suis pas qu'à toi Yutaro. Je ne t'appartiens pas.

Fukada ne m'appartient pas demo ... J'ai tellement en voulut qu'il a finit par tout me céder ... Corps ... Et âme ... Sache que je ne veux pas jouer le meurtri mais bon ... Je ne veux pas non plus que tu te dise que je suis un faible parmis les forts. Je ne suis ni faible ni fort, je me donne juste un "effet". Et puis ... Pourquoi je te raconte tout ça moi ...

Comme prévu, Okamoto réagit de cette manière si puérile qu'il commençait à connaitre. Et oui, cette fois-ci encore, le Prince ne faisait pas preuve d'ingéniosité. Il le foudroya du regard mais se reprit bientôt. Reprenant une attitude nonchalente et distance, le Trésor fit mine que les mots de Ten ne l'atteignaient pas. Mais à quoi bon nier l'évidence ? Intérieurement, le jeune homme savait pertinemment que l'autre souffrait. Nouveau soupir tandis que le Trésor s'approchait de lui.

Perdant dis tu? J'accepte que tu me descende parce que ... Tu en a -après tout- le droit demo ... Perdant est trop fort pour moi. C'est vrai je suis bête, difficile de croire que je suis un être humain n'est-ce pas? M'enfin ... Hitoshi et moi avant tout, tu ne sais pas ce qui s'est passé et je ne te le dirais pas ou peut être que tu devineras pas toi même. Enfin pour tout te dire, j'ai vraiment tout fait pour qu'il ne soit qu'à moi et rien qu'à moi mais rien y fait. Je compte peut être pour lui mais moi ... Moi ce que je veux ... C'est ...

Ten n'avait pas besoin qu'Okamoto se dévoile ainsi. Il était libre d'avoir son jardin secret. Car après tout, chacun garde précautionneusement ses petits démons. Il ne ressentait pas le besoin que le Prince s'ouvre jusqu'à en souffrir.

Toutefois, il sentit que le jeune homme voulait se libérer de quelque chose. Mais de quoi ? Et pourquoi à lui ? Ça c'était tout autre chose. Mais la curiosité l'emporta. Si Yutaro Okamoto, l'un des Rokou Takara les plus craints, arrivait à son moment de faiblesse ... Et bien qu'il le fasse. Après tout, Ten était plus ou moins rassuré que le Prince se libère qu'en sa présence. Étrange sentiment. Comme si le Prince, se confiant à un autre, risquait de voir cet état d'âme manifestant son humanité retournée contre lui. Bizarrement, il fut soulagé que le Prince n'est pas eu cet accès de faiblesse avec un élève qui aurait utilisé les précieuses informations.

C'est empli de ce regard profondément interrogateur que Ten fixa et croisa le regard d'Okamoto.

Mais vas-y Ten, je t'en pris, descend moi comme tu en a envie. Après tout ce n'est pas ce que tu voulais? Ce n'est pas ce que tu te disais quand tu m'as emmené ici? Réjouis toi ! C'est la première fois que je me laisserais descendre comme tu le fait. Si je cherche compassion ce n'est certainement pas à toi que je devrais m'en tenir. Si tu crois que tout est facile lorsque tu pense que tu es au sommet de la hiérarchie, que tu peux tout contrôlé et que d'un jour ou l'autre, tu dérape complétement et tu te retrouve tout en bas. L'air de rien tu continue de prouver aux autres que, finalement, rien ne s'est passé ça n'as même pas eu lieux, que rien de ce que tu aurais cru ou même pensé n'arrive.

C'était faux. Entièrement faux. Si Ten désirait parler au Prince, ce n'était pas nécessairement pour le descendre. Au contraire. Il désirait très clairement faire comprendre à Okamoto l'étendue de ses caprices. Bien sûr Ten souffrait et aurait aimé qu'il souffre tout autant. Mais pas seulement. S'il était venu, c'était pour jouer cartes sur table. Sans de gros bras, sans témoins. Bref, sans personne pour les déranger.

Okamoto glissa le long des casiers tandis que le fils du Ministre continuait ces réflexions. Okamoto avait parlé de pouvoirs. Ten ferma les yeux.

En faite c'est moi qui ai partit car j'ai cru qu'il ne reviendrait pas après être partit. Je n'ai même pas cherché à le comprendre ni même te comprendre. Je ne pense qu'à moi c'est vrai mais je lui avais crié que je changerais ...

Changer. Si Ten avait appris une chose, c'était qu'on ne changeait pas. C'était pratiquement impensable, même si on le voulait très fort. La seule chose qui était possible, était de changer ... En pire. L'homme ne peut que descendre.

Fukada ne m'appartient pas demo ... J'ai tellement en voulut qu'il a finit par tout me céder ... Corps ... Et âme ... Sache que je ne veux pas jouer le meurtri mais bon ... Je ne veux pas non plus que tu te dise que je suis un faible parmis les forts. Je ne suis ni faible ni fort, je me donne juste un "effet". Et puis ... Pourquoi je te raconte tout ça moi ...

Ten n'avait toujours pas ouvert les yeux. La plainte du Prince parvenait à ses oreilles comme un cri de désespoir. A ce moment précis, il eut le sentiment de dominer le Trésor. S'il voulait l'achever, c'était maintenant. Car cette fois-ci, c'était lui qui détenait les cartes en main. Cartes d'une couleur rouge de vegeance.

A son tour, Ten glissa le long des casiers. Laissant pendre sa main sur son coude, le fils du Ministre ne dit mot. Pouvoir, supériorité ... Tout cela lui semblait si banal, si médiocre.

"Corps et âme". Un frisson le parcourra. Il chassa cette idée de sa tête. Ce n'était qu'une expression. Rien de plus. Ten regarda de biais le Prince, un instant suspicieux. Non. Il devait se tromper.

Etre au sommet, au final, que ce soit ici, à Tokyo Gakuen ou ailleurs, on l'est tous. Car on est tous regardés, épiés, guettant le premier faux mouvement. Mais c'est comme ça.

Ten tourna son regard sur Okamoto.

Moi j'ai bien appris à en vivre. Alors pourquoi pas toi.

Car oui, Ten Kosuke vivait dans le pire des milieux : la politique. C'était les people version requin. Mais il lui avait fallu s'en accomoder. C'était comme ça. Point barre.

Tu te trompes, Okamoto. Je ne suis pas venu pour te descendre. Si j'en avais eu l'envie, crois-moi je n'aurais pas attendu si longtemps. Le scandale ne m'intéresse pas. Les feux des projecteurs, je vous les laisse volontiers. Moi, dit-il en se retournant, je préfères ma place à mon propre soleil.

La main pendant de Ten bougea légèrement.

Et si tu es fatigué, toi comme un autre, tu as le droit de trouver ton propre soleil.

Il avait beaux essayer, rien ne parvenait. Que c'était il passé avec Hitoshi? Peut être qu'il s'est passé quelques évènements que le jeune Okamoto voulait oublier. Peut être même qu'il s'était fait un "choque mental" afin qu'il ne se souvienne pas. Le calme que faisait Ten lui permetté de refaire le point dans sa tête mais rien ne coordonés. Plus rien. Néant. Son mal de tête arriva aux galops lorsqu'il entendit Kosuke glisser contre les casiers.

Etre au sommet, au final, que ce soit ici, à Tokyo Gakuen ou ailleurs, on l'est tous. Car on est tous regardés, épiés, guettant le premier faux mouvement. Mais c'est comme ça.

À ces mots, le jeune Okamoto leva sa tête de ses genoux, regardant le sol et non Ten. Mine de rien, il en savait beaucoup de choses malgrè le fait que le Trèsor ne lui ai guère dit explicitement ce qu'il y avait vraiment. Kosuke restait toujours là, à côté de lui trouvant les mots justes pour apaiser le Prince mais aussi par concequent, sa tête. Puis, tout doucement, Yutaro tourna la tête surpris de voir Ten le fixer ainsi.

Moi j'ai bien appris à en vivre. Alors pourquoi pas toi.

Pourquoi pas lui. C'est vrai. Mais la roue avait beaucoup tourné en sa faveur et ainsi donc, le jeune Okamoto n'avait manqué de rien mise à part un manque, un trou, tout au fond bien enfouis afin que personne ne puisse le trouver. Mais a trop vouloir se cacher, on finissait toujours par en souffrir. Et c'etait ce que ressenté le Takara à cet instant même. T'en avait bien appris à vivre avec ça, mais comment? Avec cette carte rouge, il avait réussi a remonter la pente et tourner le dos aux amateurs de sensation forte qui ne vivrait que descendre Kosuke afin qu'il ne puisse plus se relever. Ce fils de ministre n'était donc pas n'importe qui. Voilà donc pourquoi Hitoshi s'était rapproché de lui.

Tu te trompes, Okamoto. Je ne suis pas venu pour te descendre. Si j'en avais eu l'envie, crois-moi je n'aurais pas attendu si longtemps. Le scandale ne m'intéresse pas. Les feux des projecteurs, je vous les laisse volontiers. Moi, je préfères ma place à mon propre soleil.

Maintenant, le jeune garçon tourna sa tête vers Yutaro insistant durement sur la dernière phrase. "Mon propre soleil". Le Prince tourna sa tête vers les casiers et pensa fortement à cette phrase. Son propre soleil? Fallait il qu'il trouve quelque pour que se comble se trou, se vide? Mais il l'avait trouvé non?Hina. Néanmoins les deux ne se parlaient plus, du moins Yutaro l'évité mais l'épié toujours autant. A quoi bon se dire que maintenant, il en était qu'il l'évitait pour un rien. Le fait que Yutaro soit tombé sur Yuriko l'avait frappé de pleins fouet. Mais Yuriko ... Avait elle finit par parler d'elle même à Hina et de lui expliquer? Secouant péniblement sa tête, il continua d'écouter les paroles de Kosuke.

Et si tu es fatigué, toi comme un autre, tu as le droit de trouver ton propre soleil.

Fatigué. Le mot était faible. Il se retourna vivement vers Ten le regard vide.

Je suis exténué ! Je n'en ai même pas dormis lorsque je suis rentré chez moi. Et le comble de tout ça, je ne sais en aucun cas, enfin je n'arrive pas à me souvenir de ce qui s'est réellement passé.

Faisant allusion avec sa dernière rencontre avec Fukada, Yutaro savait très bien que Ten ne comprendrait rien et il s'en contre fichait de l'état d'imconpréhension du nippon. En faite, il voulait que cela parait comme s'il parlait dans le vague, comme si -et c'était un point de vue vrai- le jeune Okamoto de comprenait mais pas son interlocuteur. Kosuke, quant à lui, affiché un regard interrogateur une fois de plus.

Si tu savais Kosuke les choses que j'ai du faire pour que ce soit comme je l'avais imaginé alors que maintenant cela en est d'une tout autre facette. J'ai merdé certes. J'en suis venu a "oublier" ce qui s'était passé. Je n'ai pas été d'un telle droiture que toi alors que tu me dis que tu as trouvé ton soleil j'ai trouvé mon ombre. Je détiens même le rôle de mon propre bourreau. Je m'assacine à petit feu sans trop vraiment comprendre pourquoi.

Frappant le derrière de sa tête contre les casiers, le Talara ferma les yeux cherchant à se débattre lui même contre ... Lui-même et sa mémoire. Des flash rien ne plus. Si seulement son "soleil" était là. Néanmoins la compagnie de Kosuke ne le dérangé en aucun cas. Parler avec lui donné peut être mal à la tête mais il savait que le fils de ministre pouvait l'écouter attentivement et essayer de comprendre pour qu'au final, il l'aide. Repensant au passé, à cette carte rouge, ce coup de "vendetta" non-prononcé ... Tout ça pour ...

Hitoshi ... Tu sais Kosuke, je t'ai toujours regardé comme un rival, toujours avec méprise sans trop jamais faire attention à ce que tu avais dedans. Et ton histoire de soleil là ... Tu sais j'en ai un, demo ... Bizarrement je le chasse mon soleil, sans trop savoir pourquoi. Un nom? Hina ... Hina Satomi. Le parfait amour, lorsque je dérape complètement essayant de tout arranger avec elle et Yuriko et ... Le drame. Ne contrôlant pas ma force je la pousse, tombe sur elle et mes lèvres posé sur les siennes, Hina entre et voit. Depuis ce jour je n'ai même pas chercher à reprendre mon soleil. Et même si elle sait que ce n'est qu'un mal-entendu ... J'ai trop attendu pour qu'elle me retombe dans mes bras.

Hina Satomi. Ensemble, ils avaient vaincus de nombreuses embûches, tournant le dos à ceux qui les gêneraient dans leur bonheur. Mais toute bonne chose ont une fin. Yutaro sait qu'il ne la lâchera pas mais en sera -t- il maintenant capable de la retrouver et de lui dore combien il y tient à cette place, que son premier choix n'était autre que son douillet trône de pacotille mais qu'il chérit tellement. Oui, lui, il avait choisit un soleil artificiel, poussant légérement ce soleil, vrai soleil.

Avant elle, j'avais aussi dérapé. Les sourires que tu lui lançait, moi aussi je voulais lui montrer ça. Je voulais être un cran plus haut que le tien. Toujours plus haut tu me diras. Mais quand on est haut, on a le vertige. Et moi je n'ai pas su m'arrêter. Ni même me contrôler. Après que tu sois bien amôché, Fukada est arrivé, le grand héros. Il t'as "sauvé" mais il m'a prit à part afin de s'expliquer. J'ai piqué ma crise, fait et dit des choses qu'en temps normal je ne dirais pas. Le reste ... C'est partit de là.

Sachant bien que Kosuke ne savait pas où il venait en venir, Yutaro continua tout de même ne le regardant pas tout de suite dans les yeux.

J'ai tout donné pour qu'il croit à l'impossible. Lui faisant croire je me suis pris moi-même les pattes dans le filet de ce stupide jeu ...

Yutaro se mordit les lèvres et se releva doucement regardant Kosuke le regarder avec un air interrogateur. Et voilà qu'il se mettait à parler avec ... Avec ... Son pire ennemi? Non, Ten n'était pas ce genre de personne, mais le Takara n'arrivait pas à le placer dans une catégorie. Par ailleurs, Ten Kosuke pouvait bien être une ... Exeption. Oui, une sorte d'exeption que le Trèsor n'offrait qu'une seule et dernière fois. Il souria, voyant un Kosuke plutôt interrogateur.

Eh ! Le fils de ministre arrêté de te torturer l'esprit ! Tu as l'air d'un vieux comme ça.

Après un furtif geste avec sa main dans les cheveux du fils de ministre afin de les ébourifer sans trop les décoiffer, le jeune Okamoto s'asseya sur un banc analysant Ten de haut en bas avec un sourire en coin. Qui aurait qu'ils seraient tout deux, ici a parler ensemble.

« Je suis exténué ! Je n'en ai même pas dormis lorsque je suis rentré chez moi. Et le comble de tout ça, je ne sais en aucun cas, enfin je n'arrive pas à me souvenir de ce qui s'est réellement passé. »

Okamoto semblait complètement désemparé. Son discours n’était même plus cohérent. Ou peut-être parce que Ten ne percevait pas le contenu de ce qu’il disait. Le Prince paraissait parler d’Hitoshi. « Réellement » passé ? Le jeune homme fronça les sourcils.

« Si tu savais Kosuke les choses que j'ai du faire pour que ce soit comme je l'avais imaginé alors que maintenant cela en est d'une tout autre facette. J'ai merdé certes. J'en suis venu a "oublier" ce qui s'était passé. Je n'ai pas été d'une telle droiture que toi alors que tu me dis que tu as trouvé ton soleil j'ai trouvé mon ombre. Je détiens même le rôle de mon propre bourreau. Je m'assassine à petit feu sans trop vraiment comprendre pourquoi. »

Ten ne cachait pas qu’il avait du mal à suivre les propos de son interlocuteur. Il avait l’impression de se retrouver à la place d’un psychologue qui vient juste de trouver le déclic de son patient pour le faire parler. Arrivé à ce déclic, le patient se mettait à tout dire en un flot de mots, parfois incompréhensibles, comme si sa vie en dépendait.

Aussi, le jeune homme ne l’arrêta pas. Après tout, même s’il ne comprenait pas, il savait que le fait de se confesser pouvait faire du bien. Okamoto laissa sa tête retomber durement sur le casier.

« Hitoshi ... Tu sais Kosuke, je t'ai toujours regardé comme un rival, toujours avec méprise sans trop jamais faire attention à ce que tu avais dedans. Et ton histoire de soleil là ... Tu sais j'en ai un, demo ... Bizarrement je le chasse mon soleil, sans trop savoir pourquoi. Un nom? Hina ... Hina Satomi. Le parfait amour, lorsque je dérape complètement essayant de tout arranger avec elle et Yuriko et ... Le drame. Ne contrôlant pas ma force je la pousse, tombe sur elle et mes lèvres posé sur les siennes, Hina entre et voit. Depuis ce jour je n'ai même pas chercher à reprendre mon soleil. Et même si elle sait que ce n'est qu'un mal-entendu ... J'ai trop attendu pour qu'elle me retombe dans mes bras. »

Hina Satomi ? Yuriko Chizumu ? Ten ne pu s’empêcher de voir qu’il s’en passait des choses dans la vie du Prince. Mais à l’énonciation des deux Three Missys, le jeune homme ne pu se demander s’il s’était passé quelque chose avec Hanako. Suspicieux, il ne dit pourtant rien, ne préférant pas arrêter le déversement du Prince.

« Avant elle, j'avais aussi dérapé. Les sourires que tu lui lançait, moi aussi je voulais lui montrer ça. Je voulais être un cran plus haut que le tien. Toujours plus haut tu me diras. Mais quand on est haut, on a le vertige. Et moi je n'ai pas su m'arrêter. Ni même me contrôler. Après que tu sois bien amôché, Fukada est arrivé, le grand héros. Il t'as "sauvé" mais il m'a prit à part afin de s'expliquer. J'ai piqué ma crise, fait et dit des choses qu'en temps normal je ne dirais pas. Le reste ... C'est partit de là. »

Okamoto était donc si jaloux que ça ? Pourtant, Ten ne voyait absolument pas en quoi. Au début. Mais plus il parlait, plus il commençait à comprendre. Le Prince, comme tout prince de ce nom, aimait entretenir une relation « privilégiée » avec les personnes qu’il côtoyait. Ce qui voulait dire, en d’autres termes, qu’il voulait être au centre de toutes ces relations. Mais jusqu’à quel point était-il capable d’aller ?

Le Prince parlait étrangement, en énigme. Et si Ten n’arrivait pas à le suivre, c’était en grande partie parce qu’il n’arrivait pas à faire dissiper ce mystère. Qu’entendait-il par « tout essayer » ? Il ne semblait pourtant pas vouloir s’expliquer plus, et Ten n’était pas du genre à tirer les vers du nez. Mais le pressentiment qu’il avait ressenti plus tôt s’intensifia.

« J'ai tout donné pour qu'il croit à l'impossible. Lui faisant croire je me suis pris moi-même les pattes dans le filet de ce stupide jeu ... »

Okamoto se releva pendant que lui méditait les phrases de ce dernier. Il ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui disait qu’il visait juste.

« Eh ! Le fils de ministre arrêté de te torturer l'esprit ! Tu as l'air d'un vieux comme ça. »

Là-dessus, le Prince … ébouriffa les cheveux de Ten ? Le jeune homme leva un œil surpris vers l’autre, qui se dirigea sans plus tarder sur le banc, observant le moindre geste de son interlocuteur. Ten haussa un sourcil. Décidément, Yutaro Okamoto était le sujet le plus incompréhensif de l’histoire humaine. Haussant les épaules, il étendit ses jambes et glissa légèrement.

« Neeee ? J’ai pas entendu … Je suis un peu vieux vois-tu. »

Puis il rit de bon cœur.

« Mahhhh, je crois avoir compris l’essentiel de ce que tu m’as raconté … On t’a jamais dit que t’étais un sujet à étudier ? Il rit à nouveau. Si j’étais toi, j’irais immédiatement parler à Satomi. Si elle t’aime aussi, vous pourrez en discuter. Ça servira à rien de ne rien dire. Plus tu vas fuir, plus tu vas la repousser. »

Ten grimaça. Il restait une dernière chose à dire.

« Et concernant Hitoshi … Laisse-lui le temps. Ce n’est pas en le forçant et en faisant tout ton possible … Corps et âme … Qu’il reviendra obligatoirement. »

Neeee ? J’ai pas entendu … Je suis un peu vieux vois-tu.

Mahhhh, je crois avoir compris l’essentiel de ce que tu m’as raconté … On t’a jamais dit que t’étais un sujet à étudier ? Si j’étais toi, j’irais immédiatement parler à Satomi. Si elle t’aime aussi, vous pourrez en discuter. Ça servira à rien de ne rien dire. Plus tu vas fuir, plus tu vas la repousser.

Et concernant Hitoshi … Laisse-lui le temps. Ce n’est pas en le forçant et en faisant tout ton possible … Corps et âme … Qu’il reviendra obligatoirement

[color=royalblue]Ano ... Kosuke ... C'est pas ce que tu crois !! Ou pas ... Enfin j'en sais rien de ce que tu penses moi ...

Pour Hina, j'irais peut être lui parler. Après tout, y a rien qui coince non? Donc j'irais. Je ... Suis content que toi et moi on soit en bon accord maintenant. Même si des fois j'aurais peut être envie de te massacrer ...

Bon ! Maintenant que tout est reglé, pourquoi ne pas repartir en classe? Tout le monde vont s'inquiéter de mon absence...

... Notre absence, n'est-ce pas Ten Ko-su-ke?

J'espere en tout cas, que toi et moi on se reverra.

Le Prince s’entortilla soudainement. Il paraissait embarrassé par quelque chose. Mais quoi ? Par ce que venait de dire Ten ? Mais quoi ? Il réfléchit un instant, mais Okamoto apporta une réponse de lui-même :

« Ano ... Kosuke ... C'est pas ce que tu crois !! Ou pas ... Enfin j'en sais rien de ce que tu penses moi ... »

Ten leva la tête vers lui et haussa un sourcil. Il ne voyait pas ou voulait en venir le Prince. Ce dernier avança vers lui. Il semblait inquiet, pressant, soupçonneux. Qu’est-ce qui le mettait dans un tel état ? Après s’être confronté à lui, après avoir tiré les choses au clair, la réponse paraissait évidente : Hitoshi. « Ce n’est pas ce que tu crois. ». Croire ? Mais quoi ?

Corps et âme.

Le sous-entendu lui revint en tête et il en … rougit tandis qu’Okamoto l’agrippait pas les épaules, ce qui le fit sursauter.

« Pour Hina, j'irais peut être lui parler. Après tout, y’a rien qui coince non? Donc j'irais. Je ... Suis content que toi et moi on soit en bon accord maintenant. Même si des fois j'aurais peut être envie de te massacrer ... »

Le jeune homme acquiesça, un curieux sourire en coin. Le Trésor Okamoto pouvait se montrer bien étrange. Sans doute le sujet de la Missy s’était imposé à lui pour mieux dévier le sujet d’Hitoshi et l’éventuelle possibilité qu’ils …

« Bon ! Maintenant que tout est réglé, pourquoi ne pas repartir en classe? Tout le monde va s'inquiéter de mon absence... »

Le rire du Trésor énigmatique retentit dans les vestiaires silencieux. Ten resta sans rien dire, laissant le Prince ébouriffer une nouvelle fois la chevelure, déjà ébouriffée, du jeune homme. Il ne valait mieux ne rien ajouter. Okamoto était de loin le plus énigmatique des êtres. Mais bizarrement, ce comportement lunatique ne dérangeait pas Ten. Bien au contraire, il l’intriguait. Un nouveau défi à relever, et voilà le jeune homme requinqué.

« . .. Notre absence, n'est-ce pas Ten Ko-su-ke? »

Ten retint un sourire. L’utilisation du groupe l’amusa. Oui, les élèves devait se demander où était passé leur Prince qu’ils adoraient et qu’ils aimaient détester … Tandis que lui, plusieurs élèves l’avaient vu fréquenter les couloirs du lycée aujourd’hui. Son absence causerait quelque bruit. Ajouté à la soudaine absence du Prince, les deux s’étant violemment confrontés quelques semaines plus tôt, il y avait en effet de quoi se poser des questions.

« J’espère en tout cas que toi et moi on se reverra. »

Le fils du Ministre leva les yeux vers la silhouette fuyante du Prince. Il ne s’étonna pas plus que ça de la suggestion de ce dernier. Il apprenait peu à peu à s’adapter à ce lunatique personnage. Il savait aussi qu’un seul faux pas le condamnerait … à nouveau. Il se contenta de hocher de la tête, manifestant son approbation qui gardait une certaine réserve. Il jugeait que c’était le comportement le plus approprié à avoir en sa présence : la confiance prudente. Le Prince aimait dominer l’autre, jugé de sa supériorité. Ten lui en laisserait l’occasion … une illusoire croyance.

Une fois que les pas du Trésor furent trop loin pour être entendu, Ten se leva doucement. Jetant un coup d’œil à l’horloge, il vit qu’il était bien trop en retard pour se rendre au cours. Empruntant le chemin inverse, il ouvrit la porte de l’extérieur. Les rayons du soleil illuminèrent la pièce et aveuglèrent momentanément le jeune homme. Il se tint là, sans bouger, profitant de la chaleur qu’offrait le soleil. Puis il fit un pas.

« Petit à petit … »

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