Une salle de musique désaffecté

Clack

La porte se referma dans un bruit sec après lui, il aimait ce bruit. Ce son signifiait qu'il entrait enfin dans son univers où aucun lèche-cul ne viendrait le déranger par le simple fait d'exister. Il soupira, cette salle était vraiment un cadeau du ciel. Il jeta un oeil autour de lui, cette salle était sobre comme il aimait, elle n'était pas recouvert par on ne sait quel artiste ou peinture immonde. Non, ses murs étaient nus, c'est ce qu'on appelait une salle de musique, mais elle ne devait plus servir depuis un long moment, maintenant les musiciens utilisaient la GRANDE salle de musique celle qui est salit par tout ces arabesques inutiles, par ce design moderne infecte et par des sons tonitruants sans précedent.
Alors que cette salle-là était particulière, car depuis l'arrivée du progrès technique dans la musique, elle avait été saccagée et privée de tous ses biens, il ne restait maintenant plus qu'un vieux piano désaccordé et quelques percussions de ci de là. Si on ouvrait le placard du fond, bien que l'âge l'ai rendu grinçant, on pouvait découvrir quelques vieux produits pour entretenir diverses instruments et différentes sortes de cordes de rechanges. Bien-sûr, peu de gens le savent, les jeunes d'aujourd'hui sont barbares, ils ne connaissent pas grand chose à la musique, ils préfèrent écouter les autres brailler et appeler ça un « Hit ».

Il soupira, pour énième fois de la journée, Tetsu partit s'asseoir sur, ce qui devait être autrefois, une estrade, sûrement pour la chorale. Cette journée l'avait épuisé, il supportait de moins en moins cette école, ce système, ces élèves, ces léche-cul, ces « Trésors ». Il frappa durement sur l'estrade qui trembla quelques instants, ces temps-ci il se mettait trop facilement en colère et c'était dangereux pour son avenir, si ces parents apprenaient qu'il faisait acte de violence, aucun doute qu'ils le reprendraient avec lui. Pourtant, malgré son dégout pour cette école, il ne voulait pas partir, ce n'était pas à lui de partir, c'était à eux ! C'est eux qui font tout ce qui leur plaît sans se soucier de se qui les autour, lui n'était pas en tort.

Il pesta encore quelques instants, rageant d'être aussi impuissant puis brusquement il prit son violon. Le sortit délicatement, avec une telle tendresse qu'il n'offrait qu'à cet objet car il renfermait tout son mal-être, peut-être que son violon était plus « lui » que lui-même, il déversait ses sentiments avec un telle facilité. Il commença à jouer de manière calme et apaisante comme pour traduire un sentiment de paix, un sentiment heureux puis la musique s'enchaîne et devient violente.
Elle est moins fluide et entrecoupé d'aigu sec et rèche, comme une piqûre s'enfonçant brutalement dans votre peau avant d'en sortir tout aussi rapidement. C'est un maniement difficile pour les doigts car il ne faut trop forçer sur cet instrument fragile et pour rien au monde il ne voudrait le casser, il est bien trop précieux, pourtant il arrive parfois que son entrain dépasse la possibilité sonique de l'instrument et là, une des corde lâche.

Soupir, une fois de plus, quelle journée inutile.