Aventure ou relation sérieuse ? [Shohei]

Suite => Rencontre télépathique

Yuriko avait de plus en plus froid. Ça lui apprendra à partir en tout précipitation, sans prendre garde aux vêtements qu’elle portait. Tous ses muscles se raidissaient, luttant faiblement contre le froid. Elle maudissait sa hâte et son inattention. Mais si elle n’avait pas croisé Shohei, elle serait depuis longtemps au chaud …

Sans se rendre compte de son geste, sans avoir senti la réponse affective de Shohei, elle s’écroula au sol. Instinctivement, elle se recroquevilla sur elle-même, serrant son corps de ses bras qui blanchissaient, de la couleur de son manteau. Le jeune homme s’agenouilla et l’attrapa, la tenant fermement. Elle se resserra contre le corps du Trésor. Il dégageait cette chaleur réconfortante. Comment pouvait-il avoir si chaud, elle qui avait si froid ? D’où lui venait cette chaleur qui lui brulait les joues ?

« - Ne t’en fait pas Yuriko, je vais nous trouver un endroit chaud où tu pourras te reposer »

Yuriko se contenta d’acquiescer faiblement. Shohei se mit en marche et elle fera les yeux. Le froid agressait son corps, s’accrochait aux moindres parcelles de corps. Elle frissonnait, mais ne sentait presque plus ses membres. La chaleur du jeune homme ne lui suffisait plus.

« - S’il vous plait je voudrais une chambre pour deux, nous allons rester le temps que la tempête se calme. »

Hum ? Où était-il ? Yuriko n’en n’avait plus rien à faire. Ce qu’elle sentait, c’était juste la chaleur exquise qui envahit sa peau. Son corps se détendit légèrement. Elle n’avait plus la notion du temps. Quelle heure devait-il bien être ? Elle sentit que Shohei la déposait sur une surface moelleuse. Un lit ?

« - Voilà nous serrons au chaud ici, je pense que tu devrais prendre une bonne douche bien chaude, se te ferrais du bien, je vais te faire couler un bain »

Yuriko ne répondit rien, baissant la tête. La différence entre la température glaciale de son corps et celle de la pièce la fit frissonner. Shohei partit et elle observa les lieux. Une chambre ? Hôtel. C’était le mot qu’elle avait cru entendre dans la bouche d’un autre interlocuteur. Peu à peu, elle détendit ses jambes. Elles lui picotaient doucement. Elles commençaient à se réchauffer. S’étirant, elle laissa la douce chaleur envahir son corps. Ce changement était agréable. Elle entendit l’eau couler. Lasse, elle se renversa en arrière, tombant dans le lit. Elle ferma les yeux.

« - J’ai bien failli crever moi. Pff. »

Le lit était agréable. Une chose lui titilla l’esprit. Hôtel … Yuriko espérait que ce n’était pas un hôtel qui appartenait aux Chizumu … Son père serait aussitôt avertit de ses faits et gestes. Bon, en gros, il ne fallait pas sortir de la chambre. Oui mais le …

« - Room service. »

Voilà. Room service. Yuriko se redressa, étudiant la nouvelle intruse. Cette dernière parue la reconnaitre. Mauvais signe. Elle arqua un sourcil et aussitôt, la demoiselle s’inclina.

« - Chizumu-sama. C’est un honneur de …
Je ne tiens pas particulièrement à être reconnue, aujourd’hui.
Excusez-moi je …
Ne vous ai pas vu. Oui, c’est ça. »

Yuriko se leva et se dirigea vers la demoiselle.

« - Je compte sur votre discrétion. Vous n’avez qu’à y voir une …
Visite de routine, Chizumu-sama ?
Absolument. Maintenant … »

La demoiselle acquiesça et sortit précipitamment. C’est à ce moment que Shohei déclara que son bain était prêt. Laissant là le repas, elle se dirigea vers la salle de bain. Lorsqu’elle se plongea dans l’eau, elle ne pu qu’apprécier la chaleur brulante de l’eau. C’était tellement plus agréable que la neige. Néanmoins, elle n’y resta pas longtemps. La présence de Shohei dans la pièce à côté la … perturbait ? Elle grimaça. Depuis quand la présence d’un homme la gênait ? Elle ressortit et trouva Shohei devant la fenêtre. Elle lui indiqua que la salle de bain était à lui.

Yuriko s’assit à nouveau sur le lit. Jetant un œil dehors, elle vit la tempête se transformer en enfer blanc. Encore heureux d’être ici. Son téléphone sonna. Elle décrocha sans regarder qui cela pouvait être.

< Yuri-chan ! Bon sang, j’étais inquiet. Je t’ai appelé des centaines de fois mais tu n’as jamais décroché !
Kuro ? Je … J’étais à la douche. Je n’avais pas mon téléphone avec moi.
Bon sang ! Me fais plus de peur pareille. Mais bon, tu vas bien. T’es où d’ailleurs ?
Humm … Un hôtel, pas très loin du parc, je crois.
Du parc ? Tu crois ? Yuuuriiiiii-chaaaaaaan. Son ton était joueur. Elle sentait la question venir. Telle que je te connais, tu as du croiser un beau mec dehors qui t’a emmené ici.
Hummm … Peut-être.
Yuri, t’es infidèle. Je croyais que tu me tromperais pas.
J’ai jamais rien dit de tel.
Mouais. Mais bon, je sais que tu peux pas t’empêcher de revenir vers moi. Tu reviens toujours vers moi, Yuri. >

Yuriko se mit à sourire, mais ne répondit rien. Elle s’apprêtait à le faire, quand elle entendit le cliquetis d’une porte qui s’ouvre. Elle vit Shohei sortir, de la vapeur infiltrait la chambre. Ses yeux s’agrandirent de surprise. Qu’est-ce qu’il préparait ? Shohei n’était vêtu que d’une serviette, la sueur maculait la peau de son torse, ses cheveux encore mouillés. Le jeune homme se retourna vers elle. La jeune fille tentait vainement de reprendre contenance, mais elle avait bien du mal. Qu’était-il en train de manigancer ? Entendant son nom au téléphone, elle raccrocha, sans répondre. Reprenant son rôle de « séductrice », elle se rassit confortablement sur le lit et crois ses jambes nues. Elle n’avait plus ses collants, devenu inutile, vu le lieu chauffé. Elle tendit la main et fit signe à Shohei d’approcher.

*Shohei Kimura veut jouer ?*

Shohei laissa la demoiselle assise sur le lit. Pénétrant et ouvrant les robinets d’eau afin d’y faire couler le liquide dans la baignoire, il entendit une femme ouvrir la porte. Room Service ? Mince, le Trésor n’avait pas réfléchit à l’endroit où il s’était diriger. Un hôtel de la chaine Chizumu. Malheur à lui et à elle si il se faisait repérer. Néanmoins, Yuriko avait déjà prit les choses en main, avertissant la jeune fille que si le moindre indice de cette malencontreuse rencontre venait à s’échapper librement de sa bouche, elle aurait des nouvelle de la Missy. Shohei rigola avec lui-même entendant la femme du Room Service partir aussitôt. Quelle autorité.

La baignoire était à présent remplie. Le Takara Kimura sortit de la salle de bain, laissant la place à la Missy, qui se précipita à l’intérieur, laissant leur repas sur le tas. Une nouvelle fois séparer par un mur. Shohei prit le repas et l’installa sur la table. Tête à tête dans un hôtel avec le seigneur Kimura se n’était pas donner à tous le monde. La reine Chizumu avait intérêt d’en profiter au maximum.

Une fois que tout avait été mis en place, Shohei se dirigea vers la fenêtre. Plus rien ne se voyait. On ne pouvait que distinguer les flocons tombant à perte de vue. Comme une vague blanche sortant de l’océan, engloutissant tout sur son passage. Le Trésor soupira d’ennui. La neige n’était toutes fois pas très pratique. Que penserais Yuta si il ne reviendrait pas à l’appartement se soir là ? Sur cette pensé, le Takara Kimura empoigna son mobile et avertit immédiatement son Prince.

< Yuta, avec cette tempête je ne pourrais pas rentrer se soir, j’ai fait une rencontre plutôt imprévue et j’ai atterris tout droit à l’hôtel, je t’expliquerais en rentrant, bye bye>

Le portable reposé sur la table, ses yeux observèrent la pièce. Petite mais très luxueuse. Au même moment, la Reine Chizumu sortit de la salle de bain faisant signe à Shohei que la place était libre. Souriant, il s’exécuta. Retrouvant la chaleur de la vapeur, il préféra pendre une douche à un bain. S’engouffrant sous celle-ci, l’eau chaude apaisa immédiatement son corps gelé. Lui faisant retrouver sa chaleur ambiante. Les moments comme ceux-ci étaient les préférés du Takara Kimura. Se sentir à l’aise, quoi de meilleur ?

Quelques minutes plus tard, sortant de la douche, il entendit Yuriko parler seul. Seul ? Non, elle était au téléphone. Un sourcil s’arqua sur le visage du Trésor. Avec qui ?

« Humm … Un hôtel, pas très loin du parc, je crois.
…
Hummm … Peut-être.
…
J’ai jamais rien dit de tel. »

S’appuyant contre le rebord du lavabo, Shohei se mit à réfléchir. Yuriko et lui était seul dans une chambre d’hôtel et la voilà au téléphone. Un sourire se dessina sur les lèvres du Trésor. Il positionna sa serviette autour de sa taille et sortit de la salle de bain ainsi. Cheveux encore mouillé et en bataille, torse imbibé de vapeur et ses yeux plus séducteur que jamais. Pour se soir là, au moins celui là, Yuriko serait là sienne.

Ecarquillant les yeux, la Missy fixait le Trésor. Shohei voyait bien qu’elle était complètement abasourdie devant lui, ne sachant quoi faire. Néanmoins, elle raccrocha, reprenant un rôle séducteur. Se rasseyant confortablement sur le lit, croisant ses jambe dénudé, elle tendit la main faisant signe au Takara Kimura d’approcher. Sourit aux lèvres, de sa démarche séductrice et assuré, il se rapprocha, puis il coucha la jeune fille, se positionnant au dessys de celle-ci, sur le lit. Son sourire enjôleur et sensuel était inscrit sur son visage. Son plan avait parfaitement marché.

Il joignit son visage à une infime distance de celui de la demoiselle. Posant ses lèvres dans son cou et enfouissant une main dans sa chevelure, il finit par relever la tête et d’un sourire malsain il s’exprima.

« Encore un homme au téléphone ?, il rit doucement, Oubliez Chizumu Yuriko pour un soir, pour le moment elle est à moi. »

A cette phrase, il prit possession du portable de la demoiselle et le jeta au milieu de la pièce. Puis, emprisonna lèvres de la Missy. Mais se baisser ne fut pas comme ceux de toutes les autres fois. Nan, Shohei avait intensifié celui-ci, voulant jouer avec la langue de sa Reine. Reine qui se prêtait bien à ses intensions. Une main descendit sur le bas ventre de la demoiselle, la forçant à se rapprocher encore le lui. La collant à son corps plus qu’autre fois. Yuriko Chizumu appartiendrait de gré ou de force au Trésor Kimura, à partir de se soir là.

Shohei s’avança, de sa marche qu’elle lui connaissait si bien, pour l’avoir vu de nombreuses fois à Tokyo Gakuen. L’homme sûr de soi, de ses avantages, de son physique. Les lèvres de Yuriko s’élargirent lorsque ce dernier allongea la jeune fille, se mettant sur elle. Elle caressa le visage du Trésor qui sourit de délice et d’amusement. Il n’était plus cet homme brisé, ravagé par l’amour. Il était redevenu celui qu’elle croisait à de nombreuses reprises dans les couloirs de leur lycée commun, celui avec qui elle avait passé la journée, au centre commercial de Ginza. Cet homme-là, c’était celui-là qu’elle désirait. C’était celui qu’il laissait deviner dans son sourire.

Shohei s’approcha du visage de Yuriko. La distance n’était plus qu’infime. Et cette distance torturait la jeune fille. Il voulait jouer, c’était certain. Mais elle avait du mal à résister, tenir le jeu plus longtemps. Pour la première fois elle était la souris impatiente d’être prise dans les griffes du félin. Tel est pris qui croyait prendre.

« - Encore un homme au téléphone ?, il rit doucement, Oubliez Chizumu Yuriko pour un soir, pour le moment elle est à moi. »

Oui, mais celui-ci ne comptait pas. Aucun n’avait jamais compté pour Yuriko. Et même si, comme le disait Kuro, il lui arrivait de revenir vers lui, il n’était qu’un de ses jouets préférés. Sa main s’amusa avec les mèches des cheveux mouillés de Shohei. Les gouttes tombèrent sur sa nuque lorsqu’il jeta le téléphone de la Missy à travers la pièce. Elle rit. Qu’il pouvait être possessif. « Pour le moment » ? Elle en doutait. C’était bien plus qu’être à lui « pour le moment ». Elle avait deviné son jeu de séduction. Il voulait la rendre à sa merci, qu’elle soit folle de lui.

Shohei captura les lèvres de Yuriko. Capturer n’était pas le mot, puisque la prisonnière y consentait bien volontiers. Elle le laissa aussi faire lorsque ses mains descendirent sur son corps et l’attrapèrent fermement, la cabrant sous lui. Elle s’agrippa au cou du jeune homme et resserra leur étreinte. Malgré le bout de tissu qui séparait leur corps, elle sentait la chaleur envahissante du Trésor. Mais moins qu’à son habitude. Etait-ce parce qu’elle aussi sentait son propre corps se calquer sur la chaleur du jeune homme ?

Yuriko recula, se calant mieux sur le lit, entrainant le jeune homme qui la suivait volontiers. Ses doigts se baladèrent sur le torse nu de Shohei. Amusé par les réactions de son corps, elle continuait son jeu jusqu’à descendre au nœud liant la serviette autour des hanches de Shohei. Elle s’arrêta, se délectant du moment qui les lierait tous les deux. La Missy entendit le Trésor protester dans son oreille. Elle rit doucement et s’approcha de son oreille pour mieux lui susurrer.

« - Tu n’es pas patient, Shohei. »

Shohei passa sa main sur le haut de la cuisse de Yuriko, soulevant légèrement sa robe. Pour toute réponse, elle lui mordit le lobe, mais ne tenait plus à jouer, bien trop prise dans le jeu, elle n’en était plus maitre.

« - Remarques … Moi non plus. »

D’un geste sec, Yuriko défie le nœud et jeta la serviette au loin. Au même moment, Shohei retirait le bout de tissu qui les séparait. Sa robe glissa sur son corps et atterrit sur le sol sans un bruit. Déjà, elle reprenait le contact des lèvres du Trésor, les emprisonnant sur les siennes. La Missy joua avec sa langue sur les lèvres du jeune homme. Prolongeant le moment, elle mordit doucement la lèvre inférieure du jeune homme. Elle l’entendit encore une fois se manifester, mais cette fois, il ne protestait pas. La jeune fille se remit à jouer avec ses doigts, caressant le torse du Trésor tout en prolongeant leur baiser. Shohei se faisait plus pressant, et elle plus désirante.

Yuriko, elle non plus, luttait pour prolonger les choses. On ne savoure que lorsque l’on patiente. L’instant est plus suave lorsqu’il est à son apogée. Elle sentit les mains du jeune homme lui saisir les hanches. Ses yeux se posèrent sur le regard électrisant du Trésor. Ils se comprirent et n’attendirent pas plus …

La demoiselle s’agrippa au cou du Trésor, resserrant leur étreinte, montrant sa compassion et son désir. Shohei parcourra de ses mains le corps de la demoiselle, fin et doux, piquant par son envie et désir fou. La chaleur que le corps de Yuriko dégageait s’intensifiait, presque autant que celui du Seigneur Kimura. Shohei était revenu, cette personne calculatrice, devinant tout, sensuel et charmante. Tout était revenu, se qui enchantait et prolongeait l’ambition de Kimura. Il voulait Yuriko à un point qu’elle ne pourrait l’imaginé.

La Missy recula sur le lit, emportant le jeune homme en son geste. Emporter ? Non, il la suivait, ne voulant la laisser s’échapper. Ses doigts se baladèrent sur le torse nu du garçon. Se qui provoqua des certains mouvement au jeune homme. Entrant pleinement dans leur jeu en commun, elle touchait à présent le nœud de la barrière de tissu qui les séparait. La serviette autour du bas ventre du Takara. Shohei s’arrêta ainsi que la Missy. Si elle enlevait se nœud et lui la robe qui la recouvrait, il ne ferait plus qu’un en cette nuit.

Shohei s’approcha de son oreille, soufflant à l’intérieur pour la faire frissonner de désir, puis protesta à son arrêt.

« Fait le ma Reine, tu as peur ? »

Un sourire s’afficha sur ses lèvres, voyant le regard étonné de sa partenaire. Il était évident qu’elle n’aurait jamais peur d’une telle chose, pas elle. Il reposa ses lèvres dans son cou, appuyant sensuellement. Qu’elle délace le nœud, il n’attendait plus que cela.

« - Tu n’es pas patient, Shohei. »

Le Trésor émit un léger rire. Patient ? Se mot ne faisait pas partie de son dictionnaire. Il passa une main sur le haut de la cuisse de Yuriko, levant et faisant glisser la robe sur sa peau, signe que lui le voulait, il la voulait. Comme pour une réponse, elle lui mordilla le lobe. Shohei était devenu le maitre du jeu. La demoiselle était à sa merci.

« - Remarques … Moi non plus. »

D’un geste sec, la serviette tomba sur le sol dans le geste de la Missy. Au même instant, le tissu qui recouvrait la demoiselle, Shohei le faisait disparaitre. Plus rien ne devait les séparer. Elle atterri à son tour sur le flan du sol. Le Takara Kimura reprit en possession les lèvres de la Reine. Cette dernière joua avec sa langue sur les lèvres du jeune homme. Prolongeant encore se moment, insoutenable pour le Rokou Takara, elle mordit doucement la lèvre inférieure du jeune homme. Tout ce geste le fit bouger d’un mouvement qui se faisait comprendre… La jeune fille se remit à jouer avec ses doigts sur le torse toujours humide du garçon, tout en prolongeant leur baiser. Baiser qui se voulait onctueux, subtile, parfumer, langoureux. Le jeune homme l’attira contre lui, se montrant présent et elle répondait à son corps se montrant plus désirante.

Shohei en avait assez que tout ceci se fasse dans la patience. Bien que les choses soit plus agréable lorsque l’attente se faisait, là, il n’en voulait pas. Montrant son ressentit, il empoigna les hanches de Yuriko fermement. Son regard électrisant croisa celui de la demoiselle désireuse. En un seul souffle, un seul regard, leur compréhension fut. Ils n’attendirent pas plus longtemps…

Lumière blanche, brillante. Le Matin ? Le Rokou Takara ouvrit les yeux lentement face à la lumière étincelante qui venait de le réveiller. Les rideaux n’étaient pas fermer. Rideaux ? Shohei écarquilla les yeux, se n’était pas sa chambre. Un poids se fit présent sur son corps… Yuriko endormit sur lui. Il soupira rassuré, il se souvenait. La plus belle nuit qu’il avait pu passer, il ne pouvait pas l’oublier.

Caressant doucement les cheveux de la Missy, endormit sur lui. Il posa délicatement ses lèvres sur sa tempe, puis sa joue, et … non pas ses lèvres. Elle dormait si paisiblement que le simple fait de la réveillé l’embêtait. Il préférait la contemplé ainsi. La vraie Yuriko était ici sur lui, endormi. Son vrai visage tout au moins.

Son corps bougea légèrement. Elle se réveillait à son tour. Shohei sourit lorsque son regard croisa le sien. Il se pencha immédiatement vers ses lèvres, y posant un furtif baisé.

« Bonjour, ma Reine »

Un sourire s’afficha sur les lèvres de la demoiselle, encore un peu endormie. Passant une main dans ses cheveux, Shohei l’approcha délicatement de lui. Mais qu’allait-il devenir ?

Un souffle. Un mouvement. Une respiration. Un geste. Une caresse. Des lèvres. Plongée dans un rêve ou tirée par la réalité ?

Yuriko bougea légèrement. Elle ne voulait pas bouger mais le réveil se faisait pressant. Dormir. Dormir encore. Mais la lumière pénétrait dans la pièce, sur ses paupières closes, sur son bras. Ne fermait-on pas les rideaux ? Réveillée par la lumière, elle n’aimait pas ça. Mais ce n’était pas le soleil qui l’avait tirée de ses songes. Une présence à côté d’elle. Doucement, elle ouvrit les yeux et les referma aussitôt. La lumière était trop forte. Mais elle sentit un geste sur sa peau. Un toucher qui la fit frissonner. Ses yeux se rouvrirent et cherchèrent le propriétaire de ce toucher.

Shohei.

« - Bonjour, ma Reine. »

Le jeune homme déposa ses lèvres sur les siennes et lorsqu’il s’écarta, un sourire orna son visage. C’était déjà plus agréable que le soleil. Il caressa ses cheveux et l’approcha doucement de lui, la laissant émerger. Aussitôt elle enlaça le corps du Trésor et posa sa tête sur torse nu. Elle ferma les yeux. Avait-il deviné qu’elle cherchait la chaleur de ses bras ? Ils restèrent quelques secondes comme ça, sans parler.

Yuriko desserra son étreinte et s’étira, un léger bruit accompagnant ses gestes. Mais garda toujours le peu de distance. Elle se redressa légèrement, positionnant son visage en face du sien. Un sourire éclaira leurs deux visages.

« - Humm … Bonjour. »

Yuriko frotta son œil, se forçant à se réveiller. Elle essaya de regarder l’heure qu’il était, mais elle se rappela que Shohei avait envoyé son téléphone volé à travers la pièce. Elle s’engouffra dans les draps précipitamment. Et puis au diable l’heure. Elle n’avait pas envie de bouger.

Allongée à ses côtés, Yuriko n’avait pas envie de bouger. Elle tendit sa main et de ses doigts caressa le torse de Shohei, rappelant leurs ébats.

« - Tu as bien dormi ? »

Yuriko se rappela, qu’à son habitude, elle ne discutait pas après … Elle se contentait de se lever, s’habiller et partir, parfois même pendant la nuit, pendant que son compagnon dormait encore. Il lui arrivait d’écrire un mot et de s’enfuir. La nuit était son amie. Mais cette fois-ci, elle ne voulait pas agir comme cela. Cette fois-ci, elle voulait faire les choses correctement. Et s’ils passaient le reste de la journée ensemble ? Cette idée l’amusa. Etait-elle en train de se projeter dans l’avenir ? Aussi proche soit-il ? Avec un homme ? Elle caressa toujours le torse du jeune homme et descendait au bas du ventre. Que pourraient-ils faire ? Elle n’en avait aucune idée. Elle s’en fichait. Elle voulait juste qu’il reste à ses côtés … Pour aujourd’hui … Aujourd’hui ? Et demain ?…

Demain ? Que se passera-t-il ? Où tout ça mènera-t-il ? Qu’étaient-ils devenus l’un pour l’autre ? Qu’était-elle pour lui ? Et elle ? Qu’était-il pour elle ? Lui … Elle … Eux ? Etaient-ils ensemble ? Le voulait-elle ? L’attachement qu’elle voyait se profiler entre eux, elle le voyait. Mais cet attachement lui faisait peur. Pour combien de temps ? Etait-ce vraiment sérieux ? Etait-ce un lien qu’elle tissait pour un temps, jusqu’à ce qu’elle reprenne sa vie d’avant ? Le voulait-elle désormais ? Revoulait-elle de cette vie ? Oui … Non ?

Ou alors, étaient-ils juste des amants ? Ne se fréquentant qu’au gré de leurs envies … De ses envies … Shohei voulait plus. Shohei la voulait, elle. Il la voulait seule, il la voulait pour lui. Quoi croire ? Quoi penser ? L’oublier ? Penser à lui ? Qu’était-ce ? Ce serrement au cœur et au ventre ?

Aujourd’hui. Les doigts de Yuriko s’arrêtèrent, interrompant le jeu qu’elle recommençait à faire. Elle sentit la main de Shohei caresser son corps à elle. Mais la jeune fille s’extirpa doucement mais fermement de l’étreinte qu’il voulait renouveler. Elle ne laissa pas le temps au Trésor de la rattraper que déjà elle enfila un peignoir de soie et se leva. Elle se retourna vers lui, un sourire aux lèvres. Mais ce sourire, elle se força à le dessiner sur ses lèvres.

« - Tu n’as pas faim ? Moi je meurs de faim. »

Yuriko attrapa le téléphone et demanda qu’on leur apporte le petit-déjeuner. Elle demanda celle qu’elle avait vue hier. On le lui accorda. Elle raccrocha. La faim, oui. Prétexte aussi. Prétexte pour le fuir. Pourquoi ? Yuriko Chizumu ne fuyait pas. Jamais. Alors quoi ?

La porte s’ouvrit. Rapide. Yuriko regarda. La même fille. Elle s’approcha. L’autre s’inclina bas.

« - Ohayo. »

L’autre ne savait comment réagir. Elle se contenta de bégayer un bonjour. Yuriko rit. Elle faisait si peur que ça ? Même au gens qui ne la connaissait pas ? Elle parut soudain gênée. Yuriko s’en inquiéta. Etait-ce seulement la présence de Shohei ? Autre chose ?

« - Qui y a-t-il ?
- Et bien, tard dans la soirée … Monsieur … Monsieur Chizumu est arrivé à l’hôtel. »

Yuriko écarquilla les yeux. Toujours le dos tourné à Shohei, elle rfléchissait. Quelles étaient les probabilités pour que son père soit dans le même hôtel que sa fille par pur hasard ?... Très faible … La Missy interrogea du regard la jeune fille. Elle s’empressa de continuer.

« - Ne … Ne vous en faites pas … Je n’ai rien dit. Il … Il semblait être là pour affaire.
- Affaire ? Ici ?
- Hai. Ano … Il était légèrement énervé. D’après ce que j’ai compris, sa fille devait l’accompagner. »

Yuriko se mit à éclater de rire. Ah oui, c’était vrai. Son père l’avait expressément convié à son dîner d’affaire. D’où sa tenue légère : une robe. Une visite de routine dans un hôtel de luxe, accompagné d’un contrat … Barbant à souhait. En rentrant, elle avait intérêt à trouver une excellente excuse. Et elle doutait que dire à son père qu’elle flirtait avec un garçon, entrerait dans la catégorie « bonnes excuses ».

« - C’est rien alors. Vous pouvez y aller. »

Elle s’inclina et partie. En refermant la porte, elle vit le furtif regard dirigé vers Shohei. Evidemment, un aussi beau jeune homme, allongé, laissant découvrir son torse nu, ça devait donner envie. Yuriko attrapa le plateau et le ramena au lit. Elle le plaça au centre, laissant une distance entre eux. Pourquoi ? Cet éloignement lui faisait bizarrement mal. Pourquoi s’attachait-elle autant ? Rompant ses questions, elle attrapa un croissant et mordit dedans. Le jeune homme ne touchait à rien.

« - Tu n’as pas faim ? »

Sans attendre, les bras de la Missy entourèrent le corps du Trésor et sa tête se posa sur son torse dénudé. Shohei sourit, qui aurait cru que cette tempête les aurait amenés jusqu’ici. Personne. Et lorsque Yutaro serait au courant, il tomberait bien de haut. Tout deux restèrent là sans parler. Recherchant la chaleur de chacun. Puis Yuriko se redressa, se séparant ainsi du corps du Takara Kimura, qui lui cherchait, une nouvelle fois, de renouveler leur étreinte. Etreinte qui le hantait, qu’il aimait tant. La jeune fille s’étira, accompagné de certain bruit dans ses gestes, qui fit rire le garçon. Son visage se posa en face de celui du jeune homme. Un sourire éclaira leurs lèvres respectives.

« - Humm … Bonjour. »

Yuriko frotta son œil, se forçant à s’éveiller. Elle ne devait vraiment pas être du matin. D’ailleurs, Shohei ne l’était non plus. Mais pourtant ce matin là… Quelle heure était-il ? Cette question était venue à la pensé su Trésor instinctivement. Prenant vraiment trop l’habitude d’étudié l’heure à son réveil afin de calculer le restant de minutes en laquelle il pourrait encore somnoler.

La demoiselle Chizumu s’engouffra précipitamment sous les couvertures, après avoir identifié la pièce. Allongée aux cotés du Takara, ce dernier pouvait ressentir son toucher. Elle caressait son torse une nouvelle fois. Ceci, rappela la soirée passer au Trésor. Torride, existante, flamboyante. Tout ce qui pouvait plaire au seigneur Kimura.

« - Tu as bien dormi ? »

Sur le moment, Shohei eut l’envie de rire. Bien dormi ? Quelle question idiote. Ceci était tellement évident. Comment aurait-il put mal dormir ? la réponse semblait tellement évidente, mais peut-être était-ce juste pour faire la conversation ? Et cette journée, la passeraient-ils ensemble ? Shohei aimerait, mais elle ? Toutes ces questions se bousculèrent dans la petite tête du seigneur Kimura. De plus, es ce que cette nuit là avait compté ? Ou n’était-elle qu’une simple aventure entre amant ? Qu’étaient-ils réellement ? Shohei avait du mal à trouver des réponses, réponses trop peu évidente. Yuriko n’était pas le genre de fille à ne se consacrer qu’à un seul. Nan, Trésor ou pas, elle irait voir ailleur après cette journée, nuit. Mais que faisait-elle après l’avoir fait ? Faisait-elle comme en ce moment ? Parlait-elle, le touchait-elle ? Le Takara aurait aimé savoir. Oui, il voulait le savoir.

La main de la jeune fille descendit sur le bas ventre du garçon. Geste qui amplifia les questions du Trésor. Qui ? Quoi ? Où ? Qui étaient-ils, qu’allaient-ils devenir et où cela les menaient-ils? Bien que Sho la voulait pour lui seul, rien qu’a lui et que personne d’autre l’obtienne, le voulait-elle ?

Les doigts de la Missy se stoppèrent, interrompant le jeu qui allait recommencer. Néanmoins, prit d’une envie, la main du Trésor s’engouffra sur le corps de la demoiselle mais se geste fut repousse. La demoiselle s’extirpa du lit, enfilant immédiatement un peignoir. Shohei n’eut pas le temps de la rattraper et sa main retomba sur le lit, déçu.

Se retournant vers lui, sourire aux lèvres. Sourire ? Non, il se voyait bien, qu’il était forcé. Une ombre passa devant les yeux du Rokou Takara.

« - Tu n’as pas faim ? Moi je meurs de faim. »

La faim ? C’était la seule échappatoire qu’elle avait réussie à trouver ? Décevant, elle aurait pu se forcé à autre chose. La jeune fille empoigna le combiner, demandant qu’on leur apporte le petit déjeuner. Shohei se demandait même comment il avait pu oublier de manger, lui qui s’était goinfrer en présence de Noriko, la rien. Il en rigola un instant, repensant à le petit déjeuner qu’ils avaient prit ensemble. De vrai goulu, ils se ressemblaient vraiment ses deux là.

Yuriko raccrocha. Pourquoi fuyait-elle ? La porte s’ouvrit quelques instants après. Yuriko se jeta sur la demoiselle.

« - Ohayo. »

La jeune fille ne semblait pas réagir, se connaissait-elle ? Elle bégaya un bonjour à peine audible aux oreilles du Takara mais contredit par le rire fort et bruyant de la Missy. La présence de Shohei faisait de l’effet à cet femme ?

« - Qui y a-t-il ?
- Et bien, tard dans la soirée … Monsieur … Monsieur Chizumu est arrivé à l’hôtel. »

Dans le mile. Cet hôtel était bien l’un de la chaine Chizumu. Pourquoi Sho n’avait-il pas réfléchit avant de se plonger dans une tel absurdité ? Yuriko ne disait rien mais elle devait certainement être surprise. Cherchait-il sa fille ? Forte chance, quoi que ?

« - Ne … Ne vous en faites pas … Je n’ai rien dit. Il … Il semblait être là pour affaire.
- Affaire ? Ici ?
- Hai. Ano … Il était légèrement énervé. D’après ce que j’ai compris, sa fille devait l’accompagner. »

Le rire de la Missy retentit de nouveau. Manquer un tel rendez vous l’amusait ? Pour Shohei, il aurait eut du souci à se faire. Et puis qu’allait-elle raconter a son paternel ? Qu’elle avait passé la nuit avec un certain Kimura ? Non, certainement pas, du moins il l’espérait.

« - C’est rien alors. Vous pouvez y aller. »

Yuriko expulsa presque la demoiselle dehors, qui, en sortant, adressa un regard à Shohei qui lui répondit par un sourire. Comment résisté à un homme comme lui allongé sur un lit complètement nu et seulement recouvert d’u draps fin ? Il se mit à rire doucement, riant pour lui-même, à sa question.

La Missy attrapa le plateau et vint rejoindre le garçon dans le lit, les séparant par celui-ci. Pourquoi cette distance ? Shohei ne comprenait pas. Voulait-elle mettre un terme à leur histoire en faisant cela ? La jeune fille attrapa un croisant et mordit. Le Trésor lui ne toucha à rien.

« - Tu n’as pas faim ? »

Nan, pas du tout, il était déçu. Ses actes avaient coupé la faim du garçon. L’incompréhension le regagnait. Il n’aimait pas cela, autant qu’il détestait se comportement abjecte. Ses yeux se froncèrent. Se levant, il attrapa à son tour son peignoir et s’engouffra dans la salle de bain, s’habillant. Son visage si triste, il l’observa à travers le miroir. Comment l’amour pouvait faire aussi mal ? C’était tellement horrible que Shohei en souffrait au point de finir ainsi ?

Il ressortit, complètement vêtue de ses habits. La Missy l’interrogea du regard. Il ne répondit pas, fit l’indifférent à son tour. Attrapant le portable de cette dernière, il le jeta au milieu du lit, regard sans expression.

« Tien maintenant que tu as profité de moi tu peu rappeler celui d’hier. »

Les yeux de la demoiselle Chizumu s’écarquillèrent. Mais pourquoi faire l’indifférente alors que Sho avait raison sur toute la ligne ? Non, croire il en avait assez. Le temps fera les choses comme il le souhaiterait. A bas les réflexions inutiles.

« Et puis non je n’ai pas faim, merci »

Un regard noir. Indifférence. Yuriko haussa un sourcil. Quoi encore ? Shohei se leva, enfila à son tour un peignoir, attrapa ses vêtements et claqua la porte de la salle de bain. Le bruit la fit sursauter. Que se passait-il ? Il était en colère. Mais pourquoi ? Parce qu’elle avait repoussé son geste affectif ? Parce qu’elle s’était levée ? Il s’énervait et se faisait de fausses idées ? Que pensait-il, d’ailleurs, actuellement ? Qu’est-ce qui passait dans la tête du Trésor pour qu’il se mette dans un tel état ?

En tout cas, il n’y avait plus aucun doute, Shohei Kimura était bien de retour. Le garçon sensible et ravagé par les sentiments n’était plus là. Elle en avait été heureuse. Mais là, Yuriko ne savait plus trop à quoi s’attendre. A rien de bien, en tout cas. Son visage s’assombrit, songeur. Elle était sûre que le Trésor avait mal interprété ses gestes, son éloignement. Mais qu’en pensait-il ? Pour elle, ce geste avait été forcé. Elle s’était délibérément éloignée du jeune homme, dans le seul but de se forcer à ne pas s’attacher. L’état de dépression de son amie ( ?) Hina après sa rupture avec son ex-amoureux, avait clairement marqué la Missy. Même si Shohei ne devait pas être comme cet idiot, elle avait vu les effets de l’amour. Dépendance. Souffrance. Pas question qu’elle vive la même chose.

Shohei sortit. Son visage était toujours aussi sombre, sa mine impassible, froide. L’expression du jeune homme glaça Yuriko. Elle le fixa, l’interrogeant du regard. Sans lui répondre, le Trésor alla à l’autre bout de la pièce, et se pencha pour ramasser quelque chose. Intriguée, elle s’était penchée sur le côté, observant. Il revint, et lui balança l’objet sur le lit, une rage contenue. Son téléphone. Ne comprenant toujours pas, la jeune fille reposa son attention sur le Trésor, se tenant debout devant elle.

« - Tiens, maintenant que tu as profité de moi tu peux rappeler celui d’hier. »

Quoi ? Yuriko écarquilla les yeux, n’osant croire ce que venait de lui dire Shohei. Elle rêvait où il venait à l’instant de la traiter de salope ? Ahurie, elle resta sans voix. Il avait mal compris. Le geste d’éloignement n’était qu’un stupide réflex pour se protéger, une fois encore. Ne pas s’attacher. Car l’attachement, c’est la souffrance. Elle venait d’en avoir un autre bel exemple sous les yeux. Les mots de Shohei lui firent mal. Même si elle était comme ça, jamais elle n’aurait pensé que le Trésor put lui dire ça aussi froidement et aussi franchement. Une claque. Voilà ce qu’elle avait eu l’impression de recevoir.

Yuriko ne bougeait toujours pas. Elle ne pouvait pas croire ce que Shohei venait de lui dire. Et pourtant, les mots résonnèrent dans sa tête. Et pourtant, il ne bougeait toujours pas, continuant de la foudroyer du regard. Elle avait l’impression de revenir à l’épisode du bal, sur la terrasse. C’était exactement ça. Une autre dispute. Des mots encore plus sévères. Encore plus poignants. Encore plus blessant, maintenant qu’elle s’était … Attachée ? Tel est pris qui croyait prendre.

Yuriko, comme sortie d’un rêve, serra les poings, et par la même occasion, froissa les draps emprisonnés sous ses doigts. Elle n’entendit pas ce que Shohei lui disait. Mais elle n’en avait aucune envie. Guidée par sa colère, elle se leva d’un bond et gifla le jeune homme en face d’elle. Le bruit sec résonna dans la pièce silencieuse. Un long silence s’installa. Les yeux de la Missy foudroyaient le Trésor. Ses poings se serraient, à tel point que ses bras tremblaient et qu’elle sentait ses doigts blanchirent.

« - Je t’interdis de me parler comme ça ! Tu étais là, toi aussi ! Alors ne me dis pas que tu n’en as pas profité. »

A son tour, Yuriko attrapa ses affaires et se dirigea vers la salle de bain. Avant de claquer la porte, elle ajouta :

« - Et puis tu le savais très bien. Je t’avais prévenu. Tu ne m’as pas écouté. Tant pis pour toi. »

Puis Yuriko claqua la porte. Rageusement, elle enfila ses vêtements. Elle avait d’abord voulu lui expliquer. Lui expliquer pourquoi elle s’était éloignée. Pourquoi elle s’était écartée. Elle ne voulait pas s’éloigner de lui. Mais un curieux reflex de protection avait fait réagir son corps. Se protéger. Ne pas souffrir. Ne pas s’attacher …

*Conneries tout ça ! Et dire que j’allais … Et dire que j’allais …*

Yuriko s’arrêta. Elle s’empêcha de ne pas prononcer les derniers mots qui la mettraient devant les faits.

*Lui donner une chance*

Yuriko posa une main sur ses lèvres. Mais trop tard, les mots résonnaient dans sa tête. Elle se mordit rageusement la lèvre inférieure, retenant difficilement les larmes qui perlaient sur ses joues. Attachement est égal souffrance. Elle en voyait les dégâts. N’en pouvant plus, elle se laissa glisser par terre. Encerclant ses jambes dans ses bras, elle plongea sa tête dans le creux entre ses jambes et sa poitrine. La Missy mordait toujours sa lèvre, dans le but de freiner les soubresauts qui agitaient son corps.

Yuriko entendit une sonnerie de téléphone. Soudain, elle leva la tête, reconnaissant son téléphone. Elle n’entendit plus la sonnerie. La personne avait-elle renoncée, ou Shohei venait-il de raccrocher ? Faiblement, elle se redressa et s’étudia dans le miroir.

*Pathétique. Je fais peur à voir.*

Yuriko alluma le robinet et aspergea son visage d’eau, dans le but de faire disparaitre le rouge de ses yeux. Retrouvant une couleur à peu près normal, elle soupira et essuya son visage. Nouvelle sonnerie. La Missy ouvrit en grand la porte de la salle de bain et se dirigea vers son téléphone. Shohei était déjà penché, sans doute à voir qui cela pouvait-il être. Elle attrapa son téléphone. Numéro masqué.

« - Moshi moshi !
- Et ben. Ce n’est pas trop tôt, Yuriko. »

Yuriko écarquilla les yeux et s’éloigna de Shohei. Le fait qu’il soit si proche la dérangeait, et lui faisait mal.

« - Hai. Gomen pour …
- Je ne te fais pas dire. Tu m’avais promis pourtant.
- Hai, gomen ne.
- Que t’arrive-t-il ? Tu es bien obéissante pour une fois.
- Hum … C’est parce que j’ai mal à la tête. C’est pour ça que je ne suis pas venue hier.
- Vu ta voix, on va dire que je te crois. Rentre à la maison Yuriko.
- Hai … Otosan. »

La communication coupa et sans un regard, Yuriko attrapa son manteau et commença à l’enfiler. Le dos tournée à Shohei, elle poursuivit, une boule dans la gorge. Mais sa colère était plus forte que sa tristesse.

« - Bien. Si c’est ce que tu veux, je ne t’embêterais plus. »

La Missy serra les poings, à en froisser les draps qui se trouvait en dessous d’elle. C’était elle la fautive, elle qui ne savait pas se qu’elle voulait. Un coup oui un coup non ? Trop peu pour Shohei. Si Yuriko n’était pas capable de se décidé, il partirait, cherchant ailleurs. Lui qui croyait qu’elle pourrait au moins avoir une réflexion facile, qu’elle n’était pas se que les gens racontaient. Non, il s’était délibérément bien trompé, et pire encore, il était rentré dans un jeu qui allait finir contre lui. Mais comment deviné des choses comme tel ? Personne ne le pouvait, même pas lui. Il voulait accorder une chance à Chizumu, lui offrir une vie différente de ce qui l’attendait. Mais l’avait-elle comprit ? Avait-elle régit au ressentit de Shohei ? Le doute grandissait de plus en plus, de jour en jour, d’action en action,… de paroles en paroles. Etaient-ils vraiment faits l’un pour l’autre ?

La demoiselle se leva, colérique. Prenant les devant sur Sho, sa main retentit dans un bruit violent sur sa joue. Geste qui fit suivre son visage dans le sens de la main de la Missy. Une gifle ? Pourquoi ? Elle ne savait rien, ne faisait rien, jouait et c’était lui qui était battu ? Ce n’était à plus rien y comprendre. Pire que dans un film d’amour. Le Trésor en avait assez, tout cela ne les mènerait à quoi ? A l’autodestruction ?

« - Je t’interdis de me parler comme ça ! Tu étais là, toi aussi ! Alors ne me dis pas que tu n’en as pas profité. »

Certes il en avait profité, ceci était évident. Mais certainement pas de la même façon qu’elle. Non, absolument pas. Son désir était que ce soit elle et personne d’autre. Pour lui, rien n’était jeu, tout était réelle, sentiment comme envie. Pourquoi était-il en faute alors qu’il n’avait rien fait ?

La Missy attrapa à son tour ses affaires. Se dirigeant vers la salle de bain, elle se retourna vers le Trésor avant d’entrer.

« - Et puis tu le savais très bien. Je t’avais prévenu. Tu ne m’as pas écouté. Tant pis pour toi. »

La porte claqua violement lorsque la Missy entra.

*Idiote, Idiote, IDIOTE !*

Shohei en avait plus que marre. Yuriko était égoïste, ne pensant qu’a elle-même. Oui elle était ainsi, mais pourquoi le Takara n’aimait pas cette distance, ce silence. Pourquoi maintenant encore il la voulait dans ses bras ? Une main passa dans ses cheveux. Il ne comprenait plus rien, tout ceci avait atteint les limites. Se morfondre ? Peut-être bien qu’il le ferait, qu’il le faisait. Mais à quoi bon ? Après cette scène, il ne se reverrait plus, seulement au lycée, et ne se parlerait plus. Shohei voulait éviter la souffrance, la colère. Ceci était la seule solution. Il fallait bien se le dire, il n’était pas compatible. Un Possessif et une fille vagant d’homme à homme ? Pourquoi avoir pensé qu’ils pourraient finir dans de bonnes conditions ? Il était évident que lui et elle, personne complètement opposé, ne pourraient pas faire ensemble. Absolument pas.

Soupirant, la tête du Trésor se baissa. Tout ceci l’épuisait. Réflexion, force mental, tout ceci n’était pas dans son registre. Ses poings, c’était avec cela qu’il parlait. Seulement, il ne voulait pas la frapper, non il ne frapperait aucune fille trouvant que ceci était un signe de faiblesse, de lâcheté.

Soudain, il entendit de drôle de bruit. Des pleures ? Il n’eut pas le temps d’identifié le bruit qu’une sonnerie retentit. Ce n’était pas son téléphone. Yuriko ? Il releva la tête, posant ses yeux sur le lit. Qui pouvait bien l’appeler à une heure pareille ? Un Homme ? Certainement. La sonnerie s’arrêta pendant un moment. Puis elle reprit de nouveau.

*c’est qui l’insiste le con, sa va te faire drôle si c moi qui répond*

La main du Takara se tendit en direction de l’appareil. Bien décidé à allumer le feu. Néanmoins, Yuriko sortit immédiatement et, passant devant le Trésor, elle attrapa son téléphone. Shohei se redressa, s’appuyant contre la table derrière lui. Répondant à l’inconnu, Sho vit Yuriko écarquiller les yeux et s’éloigner. Dans le mile c’était bel et bien un homme. Mais qui ? Celui d’hier ?

- Hai, gomen ne.
…
- Hum … C’est parce que j’ai mal à la tête. C’est pour ça que je ne suis pas venue hier.

Shohei écarquilla à son tour les yeux. Hier soir ?

**FLASH BACK**

« - Qui y a-t-il ?
- Et bien, tard dans la soirée … Monsieur … Monsieur Chizumu est arrivé à l’hôtel. »
« - Ne … Ne vous en faites pas … Je n’ai rien dit. Il … Il semblait être là pour affaire.
- Affaire ? Ici ?
- Hai. Ano … Il était légèrement énervé. D’après ce que j’ai compris, sa fille devait l’accompagner. »
« - C’est rien alors. Vous pouvez y aller. »

**FIN**

Son père. Il soupira. Il devait certainement l’appeler pour connaitre la raison de son absence la nuit passé. Nuit en présence d’un Rokou Takara. Shohei se demandait bien si elle allait lui dire la vérité.

La Missy raccrocha, empoignant son manteau et l’enfilant. Elle n’adressa aucun regard au Trésor, dos tourné. Les mains du Takara commencèrent à former des poings. Sa colère grimpait.

« - Bien. Si c’est ce que tu veux, je ne t’embêterais plus. »

Les mots de la demoiselle Chizumu résonnèrent dans sa tête. Elle ne comprenait pas, elle n’avait jamais rien comprit. Ses poings se resserrèrent. Comment pouvait-il deviné ce qu’elle pensait ? Ses actions était tellement étrange, un coup je te prends un coup je te prends pas ? Franchement, elle était bien assez grande pour se faire comprendre. Pourquoi toujours vouloirs se donner des grands airs si on n’a pas l’attitude qui va avec ? Stupide, complètement ridicule.

Le poing du Trésor se porta vers la table, objet le plus proche de lui, retentissant dans un bruit monstrueux qui fit sursauté la demoiselle à dos. Elle ne bougeait plus à présent. Allait-elle l’écouter ? Le comprendre ? Comprendre ?

« J’en ai marre tu peu comprendre cela ?! Je ne sais pas comment réagir avec toi. Un coup oui, un coup non ?! Pourquoi tu me dis pas simplement que tu ne sais pas, cela n’irait-il pas plus vite au lieu de jouer avec se que je ressens ?! »

Ses mains se serraient de plus en plus, au ne plus les sentirent. Shohei ne pesaient plus ses mots. Non, maintenant il dirait tous ce qu’il avait sur le cœur. Ne faisant aucune exception. Sans cela, ils ne se comprendraient pas. Jamais.

« Cette distance, comment voulais-tu que je l’interprète ? Tu as peut-être mal prit se que j’ai dit, mais sache que tu m’as fait aussi mal avec tes geste que moi avec mes mots »

Il sentait les larmes monter. Pourquoi pleurait-il aussi souvent depuis que Yuriko était entré dans sa vie ? Es ce ceci… l’amour ? Sa voix se brisa lorsqu’il continua.

« Je… Je ne veux pas te perdre, néanmoins… néanmoins, où allons nous ? Si nous n’allons nulle part, reste au moins avec moi … cette dernière fois. »

La vision de son dos le froissait, pourquoi ne se retournait-elle pas ? Avait-elle peur ? Peur de se briser elle aussi ? Mais ne l’était-elle pas déjà ? Une larme coula sur la joue de Shohei. Une, puis deux, puis trois… Il aimait Yuriko, au point de se faire souffrir lui-même… au point… d’en mourir.

« Pardonne moi… Yuriko…. Par…don… »

Yuriko redressa le col de son manteau, lorsqu’elle entendit un bruit ses, ce poing se fracassant sur un meuble. Le bruit lui fit arrêter sa marche. Ses mains retombèrent le long de son corps. Mais elle ne se retournait pas. Une énième dispute. Une énième explication. Mais avait-elle encore envie de s’expliquer ? En avait-elle encore la force ?

« - J’en ai marre tu peux comprendre cela ?! Je ne sais pas comment réagir avec toi. Un coup oui, un coup non ?! Pourquoi tu me dis pas simplement que tu ne sais pas, cela n’irait-il pas plus vite au lieu de jouer avec se que je ressens ?! »

Yuriko aussi en avait marre. Elle lui avait dit qu’elle n’avait aucun sentiment pour lui. Dès le début, elle avait été sincère. Dès le début, elle l’avait prévenue. Dès le début, elle lui avait dit qu’elle n’était pas comme toutes les filles amoureuses. Mais il n’avait rien voulu savoir. Il l’a voulait à ses côtés et elle avait cédé. La Missy s’était pliée à la volonté du Trésor. Et au fur et à mesure, la jeune fille s’était attachée à lui. Au fur et à mesure, elle ne voulait plus s’éloigner de lui. Mais au fur et à mesure, elle s’usait jusqu’à l’usure. Oui, elle aussi était fatiguée de cette relation qu’aucun des deux ne contrôlaient. Effectivement, ils ne contrôlaient plus rien. Leurs sentiments étaient ambigus. Leur relation un véritable casse-tête. A quoi rimait tout ça ? Et pourquoi continuaient-ils de s’user mutuellement ?

« - Cette distance, comment voulais-tu que je l’interprète ? Tu as peut-être mal prit ce que j’ai dit, mais sache que tu m’as fait aussi mal avec tes gestes que moi avec mes mots. »

Mal. Ce petit mot stupide. Trois lettres. Si petit sur une feuille de papier. Mais si puissant dans le cœur. Mal. Yuriko l’avait fait mal. Mais lui aussi. Il se faisait mal tout seul. La jeune fille l’y aidant. Et de son côté, la Missy souffrait de sa relation ambigüe avec le jeune homme. A quoi rimait tout ça ? Jusqu’où iraient-ils ?

Shohei demandait des explications. Encore une fois. Yuriko s’ordonnait de ne rien répondre. Si elle s’expliquait, elle reviendrait vers lui, et lui fera tout pour qu’elle revienne vers lui. Il ne fallait pas qu’elle s’explique. Quitte à claquer la porte et le laisser seul, dans cette chambre d’hôtel, elle se devait de partir sans lui adresser la parole. Son poing se serra. Elle se retenait. Pourquoi devait-elle faire autant d’effort pour tourner le dos à un homme ?

[color=darkred] « - Je… Je ne veux pas te perdre, néanmoins… néanmoins, où allons nous ? Si nous n’allons nulle part, reste au moins avec moi … cette dernière fois. »

La voix de Shohei se brisait. Yuriko devina les larmes glissé des joues du jeune homme. Yuriko serra encore plus les poings, entrant ses ongles dans la paume de sa main.

*Ne te retournes pas, ne te retournes pas. Avances. Avances.*

Mais il devenait de plus en plus dur de rester ici. Yuriko savait qu’elle aurait dû claquer la porte depuis longtemps. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû rester ici, à l’écouter. Et pourtant … Elle était encore là, à l’écouter, lui. Pourquoi ? Pourquoi s’infliger encore ce mal ? Les mots qu’elle avait prononcés, après leur première dispute, lui revinrent. Elle avait dit au jeune homme qu’elle infiltrerait du poison dans ses veines. Il s’en était moqué. Et voilà où ils en étaient. Pourquoi ne pas l’avoir écouté ? Pourquoi ne s’était-elle pas écoutée ? Pourquoi n’était-elle tout simplement pas partie ? Pourquoi l’avait-elle écoutée quand il l’avait supplié de ne rien faire qui pourrait, au final, le blesser, lui ?

Yuriko baissa la tête et entendit Shohei s’excuser. Ses barrières se brisèrent. Pourquoi cédait-elle toujours ? Et pourtant, elle était en colère. En colère contre Shohei. En colère contre cette situation qu’elle aurait pu aisément éviter. En colère contre … elle.

[b] « - Arrêtes de t’excuser. Arrêtes ça … »

Yuriko releva la tête, mais ne se décida toujours pas à se retourner. Il n’en était tout simplement pas question. Pour quoi faire ? Voir son visage trempé de larmes ? Voir ses yeux tristes ? Le voir, tout court ? Elle ne voulait pas céder. Elle voulait arriver. Elle était arrivée au bout. Elle ne pouvait pas plus. Cette histoire n’avait même pas commencée qu’elle prenait des dimensions énormes. C’était … toujours la même chose. Tout se passait bien. Puis un disait ou faisait quelque chose qui n’allait pas. La dispute. La séparation. Et puis, Shohei revenait. Il s’excusait, souvent au bord des larmes. Et elle cédait. Et ça repartait … Encore et toujours. Elle soupira.

« - Parce que quand tu t’excuses, je te pardonnes toujours. Et … ça suffit. »

Yuriko pivota. Effectivement, Shohei pleurait. Elle qui détestait les larmes. Elle y avait le droit on dirait. Elle se força à garder un visage neutre, froid. Puis détourna les yeux. Elle voulait en finir. A quoi bon cette situation ? A quoi tout ça servait-il, à part les détruire ? Tant pis s’il la prenait pour la pire des espèces. Tant pis s’il confirmait ce qu’il avait dit. Elle voulait juste se libérer … le libérer.

« - Tu ne te rends pas compte. Mais tu dis que je suis égoïste. Mais … Shohei, tu l’es toi aussi. Tu me veux à tes côtés, pour toi seul. Tu dis m’aimais telle que je suis. Mais tu ne veux que l’image que tu te fais de moi. Enchainée. Pourtant, quand je finis par t’écouter, tu finis quand même par souffrir. Et puis, quand on se dispute, c’est toujours la même chose. »

Yuriko se mordit la lèvre. A quoi bon tout ça ? Elle devait y mettre un terme. Mais pourquoi cela lui faisait-il si mal ? Pourquoi n’arrivait-elle pas à s’expliquer en le regardant dans les yeux ? Elle essayait de n’être qu’à Shohei. Et alors qu’elle y arrivait, il lui reprochait son comportement volage. Alors qu’elle ne faisait rien, il lui recrachait à la figure son comportement joueur. Alors que pour la première fois, elle avait été sincère. Mais elle le garda cette vérité au fond de sa gorge.

« - Tu ne te rends pas compte, mais celui qui détient les clés du jeu … ce n’est pas moi. »

Yuriko leva les yeux vers Shohei. Il paraissait étonné. Mais c’était vrai. Il n’avait qu’à analyser. A chaque fois, Shohei ramenait la Missy vers lui. A chaque fois, elle cédait. A chaque fois, elle s’emprisonnait encore plus dans les bras de son bourreau. A chaque fois elle perdait et lui remportait. Ne s’en rendait-il pas compte ? Ne voyait-il pas à quel point elle lui était soumise ? Etait-il si aveugle ? Elle pensait être si transparente pourtant. Ses yeux étaient toujours ancrés dans ceux du jeune homme.

« - Et toi, toi tu ne comprends toujours pas. Tu ne vois pas on dirait. Alors, à quoi bon t’expliquer ? Pense ce que tu veux Shohei. Je suis fatiguée moi aussi. Tu n’es pas le seul. »

Yuriko s’était forcée. Elle espérait juste que ça paraissait vrai. Pourtant, la boule dans son ventre réapparaissait.

C’était comme si le monde s’écroulait autour de lui. Comme si, sa vie n’allait plus être la même si elle finissait par franchir le seuil de cette porte. Mais pourquoi ? Pourquoi tenait-il tant à elle ? Elle qui ne faisait que le faire souffrir et souffrir également. Pourquoi était-il si possessif lorsque cette princesse entrait dans les conversations ou même… dans la vie d’un autre. Tout était si incompréhensible. Es ce ceci, un Kimura amoureux ? Quelqu’un qui ne comprend plus rien ? Quelqu’un qui ne voit qu’elle et ne veux qu’elle ? Shohei n’est pas prêteur mais là il était devenu bien plus égoïste que la norme. Et cela, sans s’en rendre forcément compte. Lui il souffrait certes, mais Yuriko… devait bien plus souffrir que lui. Lui qui la menait par le bout du nez qui revenait à chaque fois près de lui.

Ce dos. Il devenait insupportable. Il voulait voir son visage, rien qu’une dernière fois. Le Trésor le savait, il l’avait sut depuis le début. Mais pourquoi s’accrochait-il à un résulta négatif ? Il ne le comprenait même pas lui-même. Il comprit au moins une chose, lui qui croyait que la cause de cette souffrance n’était que de la présence de Yuriko. Il comprit que la véritable souffrance venait de lui, ses pensées, ses actes.

Les larmes coulants une nouvelle fois le long de ses joues, il vit la Missy baisser la tête à ses excuses. Un Takara, personne qui vaguait de fille en fille, pourquoi Shohei restait-il sur une seule personne en particulier ? Certes il jouait avec les filles, bien plus que les gens pouvait le croire. Mais lorsque Chizumu entrait dans la conversation, le jeu n’existait plus.

« - Arrêtes de t’excuser. Arrêtes ça … »

Les yeux de Shohei clignèrent, faisant couler les larmes qui empêchait sa vue. Arrêter de s’excuser ? C’était pourtant la seule chose qu’il avait en main. La seule possibilité de la faire revenir. Sa tête se releva, mais elle resta de dos. Le Trésor pensa d’ailleurs qu’il valait mieux qu’elle ne se retourne pas. Qu’elle ne le voix pas… ce visage trempé de larme. Le Takara Kimura ce détestait à cet instant, il se haïssait du plus profond de son être.

« - Parce que quand tu t’excuses, je te pardonnes toujours. Et … ça suffit. »

Les évidences étaient là. Dispute, Excuses, Pardon, Retour. Leur relation se résumait en 4 mots. Relation devenant insupportable. Pour tout deux. Cette fois-ci, c’était Yuriko qui avait raison, et lui qui avait tort. Jamais il n’avait remit ceci en cause, ne voyant que les erreurs de la Missy, croyant qu’il ressemblait à l’être parfait. Evidemment, il avait eut faux sur toute la ligne.

La jeune fille pivota en sa direction. Certainement déçu des larmes qui perlait les joues du garçon. Faible ? Non, simplement émotif, même un peu trop. Son regard était froid, ses yeux sans expression. Elle détourna le regard. Ne savaient-ils donc pas s’expliquer sans se fâcher ?

« - Tu ne te rends pas compte. Mais tu dis que je suis égoïste. Mais … Shohei, tu l’es toi aussi. Tu me veux à tes côtés, pour toi seul. Tu dis m’aimer telle que je suis. Mais tu ne veux que l’image que tu te fais de moi. Enchainée. Pourtant, quand je finis par t’écouter, tu finis quand même par souffrir. Et puis, quand on se dispute, c’est toujours la même chose. »

Les yeux du Trésor se baissèrent. Pleuré ? A quoi cela mènerait-il ? A la pitié ? Il ne voulait pas faire pitié, passé pour un être faible et inutile. Pourtant devant Chizumu, il était ainsi. Et rien ne changerait, il n’arrivait pas à changer.

La Missy se mordit la lèvre. Mettre fin à cette histoire ? Qu’elle le fasse, tout rentrerait dans l’ordre. Shohei serrait libéré, et elle aussi par la même occasion. Mais pourquoi ne le voulait-il pas ?

« - Tu ne te rends pas compte, mais celui qui détient les clés du jeu … ce n’est pas moi. »

Il le savait. C’était lui. Rien que lui. Shohei était le seul à être maitre de cette relation. Elle lui était soumise. Le Trésor le savait mais… Pourquoi ne changeait-il pas ? Il souffrait, voulait changer, mais en vain. Rien ne se faisait.

Les yeux de la Missy se levèrent en sa direction. Shohei était étonné de ne pas savoir pourquoi il ne pouvait pas lui laisser ses clés, à elle. Car il aimait être maitre des situations ? Les jeux d’enfants aurait du disparaitre depuis longtemps. Devenir roi, c’était le rêve de petit garçon. Avoir tout les pouvoirs, n’était pas utile dans la vie quotidienne. Pourtant, Shohei passait pour cela en ce moment. L’enfant qui désir devenir le plus grand, le plus fort, au dessus des autres. Yuriko l’avait remarqué. Ses actes s’étaient retournés contre lui.

« - Et toi, toi tu ne comprends toujours pas. Tu ne vois pas on dirait. Alors, à quoi bon t’expliquer ? Pense ce que tu veux Shohei. Je suis fatiguée moi aussi. Tu n’es pas le seul. »

D’un revers de main, le Trésor essuya ses joues. L’apparence d’un faible ne lui convenait. Shohei Kimura devait se ressaisir. Vite. Ses yeux restèrent dans ceux de la demoiselle. Il voyait, il comprenait. Elle était fatiguée, lui aussi. La meilleure des solutions, elle paraissait si évidente.

Les mains de Shohei se desserrèrent. Son corps se détendit. Son regard n’afficha aucune expression. D’une simple pensé, il était redevenu un être distant et froid. Il devait en finir. Si elle n’avait eut le courage de le faire, il le ferait. Bien que cela soit dur et pesant, après cela, tout irait pour le mieux.

« Je le savais, je le voyais. Je ne suis pas aveugle, c’est juste que j’agis ainsi. Je suis quelqu’un de possessif et de non prêteur. »

Il détourna la tête, attrapant son sac. Ils devaient s’en arrêter ici. Sinon, ils plongeraient dans le gouffre et ce n’était pas se que le Trésor désirait.

« Je t’ais accepté tel que tu étais. Certes j’ai essayé de te faire changer, j’en suis conscient. Mais si tu ne veux pas m’accepter toi aussi, alors je t’en pris, franchi cette porte et met un arrêt à notre relation »

De son bras, il fit signe à la Missy de sortir. Ses gestes étaient devenu d’un froid mortel, c’était la première fois que le Takara Kimura agissait ainsi. Mais ceci était pour leur bien.

Après les paroles sévères de Yuriko, le silence s’imposa dans la pièce glaciale, qui avait été si chaleureuse quelques instants plus tôt. Comment pouvaient-ils en arriver à de telles extrémités en si peu de temps ? Ces deux là passaient leur temps à s’unir et se désunir. Leur relation était devenue si complexe et tortueuse, que les deux joueurs en ressortaient épuisés.

Yuriko se força à reposer son regard sur le corps de Shohei. Celui-ci parut se contracter à son maximum, puis se desserrer. Elle redoutait ce moment, mais elle savait qu’elle ne piuvait pas faire machine arrièr il était trop tard. Ils étaient allés trop loin. Il fallait se rendre à l’évidence : Shohei Kimura et Yuriko Chizumu ? Ca n’avait été qu’un rêve fou, qu’une chimère qu’il fallait au plus vite dissiper.

Lentement, doucement, reprenant peu à peu son assurance d’antan, Shohei retrouva sa carrure de Trésor : Shohei Kimura. C’était comme s’il n’avait jamais véritablement disparu. Comme s’il attendait dans un coin reculé de la tête de l’amoureux Shohei. Un moment de réapparaitre. De prouver que lui seul pouvait exister. Tout comme la Yuriko Chizumu. Cette si froide Missy. C’est d’ailleurs ce regard-là que lui jeta le jeune homme, debout devant elle. Un regard froid. Rien en lui ne disait que quelques instants plus tôt, il pleurait pour la jeune fille. Qu’il pleurait pour qu’elle revienne. Désormais, tout n’était plus que froideur et distance.

« - Je le savais, je le voyais. Je ne suis pas aveugle, c’est juste que j’agis ainsi. Je suis quelqu’un de possessif et de non prêteur. »

Shohei appuyait sur chacun des mots qu’il employait, comme pour s’en détacher. Ou alors, était-ce pour signifier à Yuriko qu’elle ne comptait plus pour lui. Que déjà, il faisait une croix sur le peu de choses qu’ils avaient vécu. Elle ne bougea pas, ne broncha pas non plus. Elle aussi reprenait son ancienne attitude. A quoi bon revenir ? La roue était lancée.

Shohei rompit tout contact et se retourna, à la recherche de son sac. Yuriko profita de ce laps de temps pour souffler. Elle ne s’était pas rendue compte … Mais tout le temps qu’avait mis Shohei pour répondre, elle s’était retenue … retenue de respirer. Comme si cette conversation, ce lieu, cette attitude l’étouffait. Elle ne pouvait en supporter davantage. Se retournant vers elle, le Trésor, car telle était devenue, redevenue, sa position, lui fit signe de sortir.

« - Je t’ais accepté tel que tu étais. Certes j’ai essayé de te faire changer, j’en suis conscient. Mais si tu ne veux pas m’accepter toi aussi, alors je t’en pris, franchi cette porte et met un arrêt à notre relation »

Yuriko resserra son manteau sur elle, comme pour la couvrir du froid … qui n’existait pas dans la pièce surchauffé de ce grand hôtel. Elle acquiesça doucement, se retirant. Son attitude ne disait rien de leur relation. Elle avait repris sa place de Three Missys. Il avait repris sa place de Rokou Takara. Elle le quittait comme une Missy qui vient de se faire congédier par un Trésor. Ils ne se quittaient pas en mauvais termes … Ils reprenaient leur place … Celles qu’ils n’auraient jamais dû quitter.

Yuriko arriva à la porte. Au moment d’attraper la poignet, une étrange impression de vide lui pesa sur le bras entier. Mais elle se força à ouvrir la porte. Lentement, comme pour refreiner tout mouvement qui pourrait interrompre sa fuite. Au dernier moment, elle s’arrêta. Devait-elle se retourner ? Dire un mot ? Et si en ce moment-même, Shohei avait profité qu’elle lui tourne le dos pour briser le masque ? Non. Elle ne voudrait pas voir tous leurs efforts réduits en poussière. Elle ouvrit brusquement la porte et sortit, sans un mot.

*Au revoir … Shohei.*

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